Pour l'infectiologue François Bricaire, le passage "d'épidémie" à "pandémie" du coronavirus décidé par l'OMS ce mercredi ne change pas la situation actuelle. Il rappelle que c'est avant tout une définition géographique.
C'est officiellement une pandémie. Alors que le Covid-19 a contaminé plus de 110.000 personnes à travers le monde depuis fin décembre, et fait plus de 4.000 morts, l'Organisation mondiale de la Santé a requalifié cette épidémie en pandémie. Une décision que l'OMS motive notamment par les "niveaux alarmants de propagation et de gravité" du coronavirus. Mais qu'est-ce que ce passage à la pandémie change réellement ?
Une définition "essentiellement géographique"
À en croire François Bricaire, infectiologue et membre de l'Académie nationale de médecine, ce nouveau statut ne change pas grand chose. "Une pandémie, ça a une définition essentiellement géographique", rappelle-t-il au micro d'Europe 1. "C'est-à-dire qu'elle doit atteindre au minimum deux continents, si possible plus. Mais avec le coronavirus, on en est à cinq sur cinq". Outre l'aspect purement géographique, le spécialiste indique qu"'on y ajoute volontiers la nécessité qu'il y ait des transmissions qui se fassent sur ces différents territoires".
"Cela fait déjà pas mal de temps que c'est comme ça"
Une définition qui fait dire à Fabrice Bricaire que le coronavirus avait déjà franchi le stade de la pandémie avant que l'OMS ne le considère comme tel. "On peut en déduire très facilement que c'était déjà existant en Chine [la transmission, ndlr], que cela fait déjà pas mal de temps que c'est comme ça en Europe, et même sur le continent nord-américain."