Certains d'entre eux n'ont pas vu leur moitié depuis des mois. Des couples franco-étrangers, non reconnus par un pacs ou un mariage, et séparés en raison de l'épidémie de coronavirus et de la fermeture des frontières, manifestent ce dimanche après-midi devant le ministère des Affaires étrangères, à Paris. En août dernier, les autorités avaient annoncé la mise en place de "laissez-passer" pour permettre des retrouvailles. Les premiers documents ont été délivrés cette semaine, mais la procédure reste très lente et les critères très stricts.
"On est dans l'incertitude totale"
"Je sais pas quoi faire et c'est pour ça que je me sens vraiment bloquée dans cette situation et je suffoque en fait", témoigne auprès d'Europe 1 Cécile. 8.617 km la séparent de Rob : elle est à Paris, lui à Bogota, en Colombie, bloqué par la fermeture des frontières depuis 6 mois. En août, le couple a déposé un dossier au Quai d'Orsay pour obtenir un laissez-passer. Mais depuis un mois, il n'a pas de réponse.
"Je n'ai aucune information sur où en est mon dossier", souffle la jeune femme. "C'est terrible, car on a été obligé de leur montrer notre intimité et on attend, on est dans l'incertitude totale. Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé pour que ce dossier mette autant de temps."
"On ne correspond à aucune case"
Une procédure ralentie à cause d'administrations submergées, justifie le ministère, qui a reçu près de 800 dossiers. Les critères sont pourtant stricts, et exigent notamment que le conjoint étranger soit venu au moins une fois en France. Ce n'est pas le cas d'Andrew et Mathilde, exclus du dispositif. "Pas de laissez-passer pour nous, a priori", déplore la Française. "C'est clairement une impasse pour nous, on ne correspond à aucune case, c'est comme si on n'existait pas administrativement et c'est très dur de ne pas avoir de date. Est-ce que ça va être l'année prochaine, dans deux ans ? C'est un peu horrible en fait."
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Le couple envisage donc une dernière solution : celle de se rejoindre cet automne en Albanie, l'un des rares pays qui acceptent les ressortissants français et américains. Même si, regrette Mathilde, "on a l'impression d'être des fugitifs".