À Nice, les habitants attendent, résignés, les annonces du gouvernement. Alors que la flambée de l'épidémie de coronavirus se poursuit dans les Alpes-Maritimes, le gouvernement envisage de confiner pendant les week-ends la cinquième ville de France et ses environs. En visite samedi, dans un hôpital de la ville, le ministre de la Santé Olivier Véran a évoqué des "mesures complémentaires" qui pourraient être prises avant dimanche soir, et pouvant aller "d'un couvre-feu renforcé à un confinement partiel ou total", par exemple le week-end.
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Alain, lui, "tombe des nues" face à la gravité de la situation locale, après avoir passé huit jours de vacances "dans le fin fond de la Normandie". Interrogé sur les futures mesures, il espère seulement que le virus ne va pas encore l'empêcher de donner ses cours de sport. "L'an dernier, j'ai quand même pas travaillé trois mois sur l'année", explique-t-il à Europe 1. "S'il fallait encore rester à la maison, ça serait vraiment problématique."
"Je reste cloîtrée, c'est pas possible"
La lassitude se lit aussi sur les yeux de Simonella, une étudiante en BTS. "Ça me stresse. Encore un confinement, ça serait vraiment trop", confie-t-elle. En tant qu'étudiante, ajoute-t-elle, "je suis censée vivre ma meilleure vie à Nice, et en définitive, je reste cloîtrée chez moi, ce n'est pas possible". Et de conclure : "C'est très lourd à supporter."
Beaucoup de passants réclament plus de contrôles plutôt que de nouvelles restrictions. Mais Anabelle, elle, estime que le reconfinement dur pourrait bien être la solution la plus efficace. Car lors de ses allers-retours entre Nice et Paris, cette commerciale constate un relâchement presque proportionnel à l'ensoleillement dans la ville. "Les Niçois sont beaucoup plus cool par rapport aux règles", regrette-t-elle, "on verra plus facilement des magasins qui autorisent à entrer sans masque, même si ça ne se dit pas".
"Un vrai confinement plutôt que des petites mesures"
Restaurateur près de la promenade des Anglais, Jérôme en vient lui aussi à préférer un reconfinement strict. "Je ne me sens déjà plus tellement libre depuis presque un an. Cet été, on arrivait un peu à jongler, on a réussi à ouvrir mais avec des mesures. Mais on n'a pas signé pour ça, faire des boites et voir des gens masqués", s'agace-t-il. Face à cette situation qui dure, "je serais presque pour un vrai confinement, qu'on se débarrasse vraiment de ça, plutôt que faire des petites mesures, dès 18 heures, dès 20 heures", poursuit-il, car pour les professionnels, "ça nous retarde l'échéance de la réouverture".
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Aujourd'hui, le restaurateur "ne rêve que d'une chose" : un retour à "la vie classique". Et "s''il faut passer par des sacrifices, je préfère en faire pour de vrai, et qu'on reparte sur une date pour nous et tout le monde, pour un retour à la vie réelle".