Crise du Covid et malaise des jeunes : la réponse du gouvernement est "trop tardive"

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Mathilde Durand

À cause de l'épidémie de Covid-19 et de ses conséquences économiques et sociales, les jeunes générations font face à une dégradation de leurs conditions de vie. Sur Europe 1 lundi, militante, entrepreneur et responsable associative estiment la réponse du gouvernement "tardive". 

"C'est dur d'avoir 20 ans en 2020". Cette phrase d'Emmanuel Macron, destinée à la jeunesse, est restée dans la mémoire collective. Près d'un an après le début de la crise sanitaire du Covid-19, les jeunes, et particulièrement les étudiants, témoignent de leur détresse. Enseignement à distance, perte des petits boulots, crise économique et climatique : l'avenir est morose. Si le gouvernement a déjà annoncé des mesures de soutien, la réponse semble encore trop "tardive" et parfois déconnectée des besoins. 

Des réponses économiques non pertinentes

"Ce sont d'abord des réponses économiques qui sont discutables. Est-ce qu'un prêt pour démarrer dans la vie c'est réellement pertinent, au lieu d'étendre des aides ? Je ne suis pas sûre que ce soit une réponse adaptée", explique sur Europe 1 Camille Etienne, militante écologiste, en faisant allusion à la proposition de Stanislas Guérini, délégué général de LREM. Celui-ci plaide en effet pour la mise en place d'un prêt à taux zéro de 10.000 euros pour tous les 18-25 ans.

Malgré des études supérieures souvent "gratuites" en France, de nombreux étudiants ont besoin de petits boulots pour subvenir aux dépenses annexes. Sans ces derniers, leur situation se précarise. "On s'est dit : 'Il y a les troubadours et ceux qui ne vont pas trop se révolter, ils attendront plus tard'", ironise encore Camille Etienne, en référence au monde de la culture, largement touché par les conséquences de l'épidémie.

"Etendre la bourse, une aide de 500 euros", semble plus "pertinent" à la militante, porte-parole du mouvement "On est prêt", que la proposition de Stanislas Guérini. "Je trouve ça problématique de proposer aux jeunes de démarrer dans la vie, un peu comme cela se passe aux Etats-Unis, avec des prêts."

Des fragilités déjà présentes

Pour Gabrielle Légeret, la situation est également le résultat de "fragilités" qui existaient déjà avant, notamment pour les jeunes ruraux et issus des petites villes qu'elle accompagne dans l'association "Chemins d'avenir". "Je pense qu'il faut une véritable publique à l'égard de ces jeunes qui traite les problèmes à la racine", assure-t-elle. Fracture numérique amplifiée par les cours en ligne dans les zones blanches sans connexion, gel des opportunités professionnelles : la jeunesse rurale est particulièrement freinée par cette crise, cumulant les handicaps, explique la responsable plaidoyer.

Et si, finalement, le premier besoin était celui d'un "regard présent" ? C'est en tout cas l'avis de Guillaume Benech, jeune entrepreneur, qui déplore que le gouvernement se projette dans une sortie de crise sans prendre en compte totalement la détresse actuelle des jeunes. Il interpelle Emmanuel Macron au micro d'Europe 1 : "Engagez une vraie conversation avec la jeunesse."