Une stèle érigée en l'honneur de Simone Veil a été recouverte de croix gammées à Perros-Guirec, dans les Côtes-d'Armor, a indiqué mercredi la gendarmerie locale. "Ce matin, nous avons découvert que la stèle de Simone Veil a été recouverte de tags avec des croix gammées", a indiqué la gendarmerie des Côtes-d'Armor, confirmant une information des médias locaux. "Nous avons procédé aux constatations et aux investigations d'usage", a-t-on ajouté de même source.
"Faits inqualifiables"
À la mi-journée, "la stèle a été bâchée et complètement nettoyée", a indiqué la mairie de Perros-Guirec. "Elle est toute propre", a précisé la commune. L'enquête a été confiée à la brigade de recherches de Lannion, dans les Côtes-d'Armor. Installée sur le parvis de l'Hôtel de ville, renommé "Parvis Simone-Veil", cette stèle en granit a été inaugurée en novembre 2017, selon les médias locaux.
Surtout, la stèle avait été souillée par de la sauce tomate et des excréments, dans la nuit de dimanche à lundi. "C'est complètement odieux, inqualifiable. Perros-Guirec est une ville tranquille et cette stèle a toujours été fleurie par les habitants. On ne comprend pas du tout ce geste", assure auprès d'Europe 1 le maire, Erven Léon. "Lundi, quand elle a été maculée, on se disait que c'était le fait de quelqu'un d'alcoolisé. Là, ce qui a été peint sur la stèle nous interpelle. Maintenant, il va y avoir une surveillance accrue. J'espère qu'on va rapidement retrouver l'auteur de ces faits inqualifiables."
La colère de Schiappa et de la Licra
"#SimoneVeil est une figure française et mondiale des droits des femmes, de l'Europe et de la lutte contre l'antisémitisme. Dégrader sa stèle c'est dégrader la France ! Ces actes abjects ne doivent pas rester impunis", a réagi la ministre déléguée auprès du ministère de l'Intérieur Marlène Schiappa sur Twitter. La Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) a aussi exprimé "son dégoût profond pour ces faits lâches et abjects". "Tout doit être fait pour que leurs auteurs soient identifiés, jugés et condamnés", a demandé l'association sur Twitter.
Simone Veil (1927-2017), qui fut déportée à Auschwitz, a notamment laissé en 1975 son nom à la loi légalisant l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Elle a aussi été présidente du Parlement européen (1979-1982). Également académicienne, elle a été présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (2001-2007). Elle a fait son entrée au Panthéon en 2018.