Une dizaine de militants pro-euthanasie avaient été interpellés mardi matin par les gendarmes dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour trafic de pentobarbital, un anesthésiant interdit en France depuis 1996 et utilisé pour l’aide au suicide. Mercredi, les onze gardes à vue ont été levées, sans poursuites à ce stade, selon les informations d'Europe 1.
Ces personnes, âgées de 60 à 80 ans et qui ont travaillé dans des professions médicales (professeur, kinésithérapeute, psychologues), militent pour le droit de choisir sa mort au sein de l’association Ultime Liberté. La justice s’interroge sur leur rôle dans un trafic de barbiturique démantelé en 2019.
La présidente de l'association Ultime liberté réfute les accusations
Selon les informations recueillies par Europe 1, ils sont soupçonnés d’avoir aidé d’autres adhérents à se procurer des doses létales de barbiturique. Entendue comme témoin fin 2019, la présidente de l’association avait assuré qu’Ultime liberté ne servait pas d’intermédiaire.
Ultime liberté a un positionnement particulier dans le paysage des associations favorables à l’euthanasie. Elle est plus radicale que l’ADMD, l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité qui préfère orienter les personnes en fin de vie vers la Suisse ou la Belgique. Ultime liberté milite pour la reconnaissance explicite de "la mort volontaire" dans la législation française. L’association a notamment lancé une pétition qui a recueilli plus de 11.000 signatures pour obtenir que "tout citoyen français majeur puisse légalement accéder à une dose létale".