Pour faire respecter le couvre-feu qui entrera en vigueur ce vendredi soir à minuit en Île-de-France et dans huit métropoles françaises, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé la mobilisation de 12.000 policiers et gendarmes. Comme pendant le confinement, une amende de 135 euros peut sanctionner les contrevenants. Mais dans un contexte où certains de leurs collègues ont été agressés, les forces de l'ordre s'inquiètent de la manière dont ils vont pouvoir faire respecter le couvre-feu, en particulier dans les quartiers sensibles.
"Dans les quartiers dits 'sensibles', où la police n'est pas toujours la bienvenue, ça sera très, très compliqué de faire respecter un couvre-feu", prédit Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat de la police nationale Alliance, vendredi sur Europe 1.
Pas les "effectifs nécessaires pour appréhender l'ensemble des quartiers"
Le représentant syndical estime que la police n'a pas les "effectifs nécessaires pour appréhender l'ensemble des quartiers en même temps". "On va avoir des difficultés, parce qu'à chaque fois que vous rentrez dans des quartiers comme ceux-là, il y a un sentiment de toute-puissance de la part de ces individus. Pour un simple couvre-feu, ça finit régulièrement en violences urbaines. Évidemment, la fonction de policier sera confrontée encore à la dangerosité du métier. Le policier fera ce qu'il peut, comme il peut, et on verra des images où certains quartiers sont à feu et à sang. Tout simplement parce qu'on a voulu faire respecter le couvre-feu."
Fabien Vanhemelryck craint qu'une option bien particulière soit alors mise sur la table. Celle-ci consisterait à "faire respecter le couvre-feu dans les endroits où c'est possible" et pas dans des zones urbaines plus difficiles. "C'est ce qu'on ne veut pas nous, policiers, et c'est ce qu'on ne veut pas en tant qu'organisation syndicale responsable", conclut Fabien Vanhemelryck.