Félix est un étudiant en communication installé à Paris. Et depuis quelques temps, il a un nouveau rituel le soir, trois à quatre fois par semaine. "Je m'assois, je lance un filme et j'ouvre une bouteille de rouge ou je me fais un petit gin tonic ou un truc comme ça", décrit-il jeudi au micro d'Europe 1. Depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19, les addictions à l'alcool, au tabac et autres drogues ont explosé. Et comme Félix, parmi les Français qui consommaient déjà des produits addictifs, un tiers a augmenté les doses.
La "honte" d'appeler à l'aide
"Ce sont des trucs qu'on ne dit 'pas graves' jusqu'à ce qu'il y ait quelqu'un qui nous dise : 'Quand même, mec, t'as bu un verre de gin to' tout seul'", ajoute Félix. Malgré sa situation à risque, l'étudiant "ne pense pas demander de l'aide à des médecins". "Très honnêtement, je pense que j'aurais honte", lâche-t-il.
Son cas est loin d'être isolé. Pour le docteur Olivier Riccobono-Soulier, de l'association Addictions France, cela s'explique par une crise sanitaire qui s'éternise et par les confinements successifs. À celles et ceux qui ont l'impression de ne plus pouvoir se passer de leur verre de vin le soir et craignent d'être entrés dans une spirale infernale, il recommande de s'entourer. "C'est important de pas rester isolé. Il y a des centres d'addictologie un peu partout, des lignes d'écoute..."
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"On accueille dès les premiers questionnements"
Selon lui, il est donc important de "démystifier l'idée qu'en addictologie il n'y a vraiment que des personnes" avec des dépendances déjà très sévères. "On accueille dès les premiers questionnements", indique-t-il. Et le docteur souligne qu'il est d'autant plus important de repérer et traiter ces addictions rapidement, car ces problèmes de santé pourraient rester même lors du retour d'une vie sociale normale.