Le ministère de l'Education nationale rétropédale. Le nouveau protocole sanitaire, à peine mis en œuvre, vient d'être amendé. Si un nouveau cas est recensé dans les sept jours, les élèves n'auront pas à recommencer leurs parcours de trois tests. Comment les écoles comptent-elles s'organiser ? Qu'en pensent les parents et les enseignants ? Europe 1 fait le point.
Le gouvernement fait marche arrière. Le nouveau protocole sanitaire qui venait d'être mis en place dans les écoles a finalement été assoupli. Il ne sera plus nécessaire de recommencer le parcours de trois tests de dépistage Covid si un nouveau cas positif est détecté dans la classe. Ce cas positif doit être identifié dans les sept jours.
Un seul parcours de tests par semaine
Tout d'abord, il y a des choses qui ne changent pas. Si un camarade de votre enfant est, par exemple, testé positif lundi, il faut que votre enfant, cas contact, effectue un test antigénique lundi, et deux tests ensuite à J+2 et J +4. Par contre, si mardi, un autre camarade de classe est déclaré positif, pas besoin désormais de refaire le parcours des trois tests pour votre enfant. Un seul parcours par semaine suffit.
Les parents épuisés
Autre nouveauté de cette mise à jour du protocole : les tests à J+2 et J +4 peuvent être antigéniques et non forcément des autotests, étant donné que les pharmacies sont régulièrement en rupture de stock. Aussi, il n’y a plus de fermeture de classe dès que l’on atteint trois cas de Covid, mais seulement "en fonction de la situation " et "en présence d’un très grand nombre de cas", selon l’Éducation nationale.
Mais c'est une logistique qui reste compliquée. Magali, près de Rennes, a deux filles cas contact. "On utilise notre énergie pour s'adapter à ce protocole, alors que si l'Education nationale avait ces autotests, on ne serait pas là en train de courir tout le temps", déplore-t-elle au micro d'Europe 1. L'épuisement gagne donc déjà les parents, alors que cette gymnastique de tests, elle, est loin d'être terminée.
"On a reçu un message indiquant qu'il y avait un cas positif dans la classe de Zoé. Du coup, on a été informés qu'il fallait faire un test antigénique ou PCR pour qu'elle puisse retourner le lendemain en classe. Donc vendredi, ça a été un combat pour trouver une pharmacie pouvant faire des tests sur les enfants et pouvant donner les résultats rapidement, donc forcément antigénique", témoigne une autre maman d'élève au micro d'Europe 1. Si elle est soulagée que le protocole sanitaire ait été allégé, elle est aussi perdue. "C'est assez perturbant. On s'y perd un peu, mais en même temps, tout change tellement vite avec ce virus".
Des masques chirurgicaux distribués aux soignants
Pour Gilles Demarquet, président de l’Association de parents d’élèves de l’enseignement libre, l'allègement du protocole sanitaire est une "mesure de bon sens", même si des "difficultés subsistent".
"Comment est ce qu'on va faire pour tester les enfants lorsque l'on travaille, surtout si on a plusieurs enfants à tester à des jours différents? On l'a bien vu, quand on se promène en ville, il y a de longues files devant les pharmacies. Comment faire lorsqu'il faut faire la queue sur 200 mètres? Donc, ça veut dire que ça prend du temps. Peut être qu'il faut envisager d'avoir des fils prioritaires dans les pharmacies pour les enfants qui seraient cas contacts et qui auraient besoin de se faire passer pour pouvoir retourner à l'école", suggère-t-il.
Selon l'Education nationale, d'ici la fin du mois, des stocks de masques chirurgicaux FFP1 seront distribués à tous les personnels enseignants, en attendant un avis des autorités sanitaires pour privilégier plutôt les masques FFP2, plus efficaces contre ce virus galopant. 9.202 classes sont aujourd'hui fermées.