Alors que les cas de contaminations au Covid-19 explosent à Paris, les barnums illégaux, dans lesquels il est possible de se faire dépister, se multiplient. Beaucoup profitent de la cinquième vague et de la forte demande de tests pour faire du bénéfice. A Paris, la police municipale tente de faire respecter les consignes.
Devant un barnum situé près de l’hôtel de ville de Paris , une longue file d’attente. Tous veulent se faire tester après les fêtes de fin d’année pour être sûr de ne pas avoir contracté le Covid-19 . Pourtant, aucun ne pourra se faire dépister ici. Dans quelques minutes, la tente blanche ne sera plus là. En effet, elle est illégale et n’a pas reçu l’autorisation de l’Agence régionale de santé pour pouvoir proposer des tests antigéniques et PCR. Avec l'explosion des contaminations, beaucoup en profitent pour faire du bénéfice en installant des barnums illégaux.
Une amende de 135 euros comme sanction
Depuis une semaine, la police fait la chasse à ces barnums à Paris pour dégager la voie publique. Devant celui de l'hôtel de ville, les policiers municipaux interpellent la responsable, une étudiante en école d’infirmière. Après le contrôle des papiers, les policiers sont formels : aucune autorisation n’a été donnée. "Mais on m’avait dit que c’était bon !", lance-t-elle, très étonnée, aux agents. La jeune femme appelle son patron pour tenter de comprendre. Au bout du fil, un cabinet d’ophtalmologie parisien la rassure et lui demande de rester coûte que coûte pour travailler.
Après l'échange, Stéphane Bongibault, chef de la division du centre de Paris, décide de prendre des mesures plus strictes. Il explique au micro d'Europe 1 : "Une contravention à 135 euros, au vue du nombre de tests vendus, ce n’est pas assez dissuasif. J’ai donc demandé à plusieurs effectifs de police de repasser pour qu’elle ne continue pas ses activités."
Des barnums qui piègent les touristes de la capitale
A Paris, une trentaine de barnums illégaux par arrondissement seraient en place selon la police. Certaines pharmacies ou spécialistes de médecine profitent d’une recrudescence importante du nombre de tests demandés dans la capitale pour installer plusieurs tentes, sur des trottoirs interdits, sans autorisation au préalable. Et le risque en vaut la chandelle : la vente de tests est très rentable. Stéphane Bongibault précise : "On peut considérer qu’ils font entre 150 et 200 tests par jour, donc on parle de 2.500 à 5.000 euros par jour."
Et la supercherie va parfois encore plus loin... La police municipale est intervenue dimanche dernier sur les Champs-Elysées pour verbaliser un barnum qui pratiquait le prix de 100 euros par test pour piéger les touristes. Les policiers réalisent désormais des rondes quotidiennes pour faire respecter les consignes et n’hésitent pas à verbaliser une deuxième fois si l’installation est toujours en place.