Alors que les collégiens et les lycéens doivent faire leur retour dans leurs établissements scolaires, lundi, le ministère de l'Éducation veut miser sur les autotests pour éviter une hausse des contaminations à l’école. Le gouvernement en a commandé 60 millions pour déployer une opération massive. Malgré tout, des interrogations subsistent dans le monde enseignant.
Après deux semaines de vacances et une semaine de cours à distance, les lycéens doivent faire leur retour dans leurs établissements scolaires lundi. Ils vont donc retrouver les salles de classe avec un protocole sanitaire strict pour lutter contre le Covid-19 et notamment le déploiement des autotests, qui sont en fait des tests antigéniques simplifiés. Le gouvernement en a commandé 60 millions pour déployer une opération massive.
Selon le protocole en place à partir du 10 mai, chaque élève devra faire un test toutes les semaines. "Si la seule solution pour aller en cours, c'est bien, mais une fois par semaine, c'est un peu beaucoup", réagit une lycéenne au micro d’Europe 1. "S'il faut le faire, on le fera, mais je n'ai pas trop envie de me prendre un truc dans le nez une fois par semaine", enchaîne un autre. Le personnel de l'Education nationale pourra lui faire deux tests par semaine.
"Sans plus de personnel, c'est très compliqué"
Mais le plus difficile reste surtout l'organisation. Car il faut des salles dédiées pour réaliser les tests, du personnel pour les encadrer et du temps en plus des cours. "Est-ce-que le but c'est de reprendre l'enseignement en présentiel pour que les élèves progressent dans les apprentissages et préparent des examens terminaux qui sont maintenus, ou est ce qu'on priorise le fait de pouvoir tester les lycéens ? Les deux objectifs sont légitimes, mais les deux en même temps, avec pas plus de personnel pour le faire, c'est très compliqué", déplore Catherine Nave-Bekhti, secrétaire général du SGEN-CFDT.
Des formations en place pour les élèves
À défaut de moyens supplémentaires, les syndicats des chefs d'établissement demandent donc à ce que ces tests soient réalisés par les lycéens chez eux, dans leur famille. De son côté, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, assure dans les colonnes du Journal du dimanche qu'il y aura des formations pour apprendre à manipuler ces autotests. "On va d'abord former les élèves à leur utilisation au sein de leur établissement. Et ensuite, l'idée, c'est qu'ils puissent à terme s'autotester chez eux", précise Marie Quenet, journaliste au JDD.
Les autotests ne seront en revanche pas utilisés à l’école primaire. "Même si la Haute Autorité de santé publique autorise les autotests pour les moins de 15 ans, le Ministre annonce qu'ils ne sauront pas pratiquer à l'école primaire. La stratégie à l'école primaire reste les tests salivaires. En revanche, les autotests seront peut-être utilisés en plus des tests salivaires dans certaines classes au collège, fin mai, en fonction de comment ça se passe au lycée", conclut Marie Quenet.