Christophe Mirmand préfet Bouches-du-Rhône 1:33
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Nathalie Chevance, édité par Pauline Rouquette
Alors que le préfet des Bouches-du-Rhône avait annoncé, en début de semaine, une liste de communes placées sur liste rouge, les élus de plusieurs d'entre elles ont exprimé leur colère, dénonçant un manque de communication. Depuis, la liste a été révisée, mais certaines des 17 communes qui y figurent toujours ne comprennent toujours pas ce qui leur arrive. Exemple à Auriol, à 30 km au nord-est de Marseille.
REPORTAGE

Rétropédalage dans les Bouches du Rhône. En début de semaine, le préfet annonçait une liste de 27 communes où le port du masque devenait obligatoire, avec interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes sur la voie publique. Mis devant le fait accompli, les élus n'avaient pas caché leur colère. Mais depuis, la liste a été révisée. Désormais, il n’y a plus que 17 communes visées. De quoi calmer la fronde ? Pas vraiment : certaines ne comprennent toujours pas ce qui leur arrive. Reportage à Auriol, à 30 km au nord-est de Marseille.

"Je ne comprends pas pourquoi nous sommes sur cette liste rouge"

Dans cette commune provençale de 12.000 habitants, la maire est tombée de haut en découvrant que sa ville figurait sur la liste rouge. En effet, aucun cas de cluster n'y est avéré, les écoles, crèches et collectivités fonctionnent normalement. Et pourtant ici, les mesures sont aussi contraignantes qu’à Marseille. Des mesures imposées sans plus d’explication de la part des autorités, déplore l'élue. 

"Je ne comprends pas pourquoi nous sommes sur cette liste rouge. Officiellement, je ne sais pas combien de cas nous avons, je n'ai reçu aucune information", dénonce Véronique Miquelly. "Ce qui me met en colère, c'est qu'on ne peut pas avoir d'un côté un discours qui donne la main aux maires, et de l'autre décider à leur place", poursuit-elle. "Quand on se rend dans la commune d'à-côté, on nous dit : 'On ne veut pas vous voir, vous venez d'Auriol, vous avez la peste'".

"On est montré du doigt"

D'après la préfecture, ce sont 12 cas sur 12.000 habitants qui ont fait basculer la commune dans le rouge. Cela dépasse le taux d'incidence autorisé et c'est un coup dur pour les Auriolais. "Une petite ville comme Auriol, on ne s'imaginait pas qu'on était dans le rouge", affirme une habitante. "On est montré du doigt, c'est quelque chose qui nous est tombé dessus comme ça, on n'a pas eu de communication là-dessus. C'est très cher payé !"

Ces mesures ne s'appliqueront qu'aux communes de plus de 10.000 habitants, selon les nouvelles mesures annoncées par la préfecture. L'Agence régionale de santé, de son côté, s'engage à réviser la liste chaque semaine.