A l'approche de la rentrée scolaire, les écoles s'organisent pour faire face à l'épidémie de coronavirus et accueillir les élèves dans les meilleures conditions possibles. Parmi les nouveaux dispositifs présentés par Jean-Michel Blanquer, des capteurs de CO2 devraient notamment faire leur entrée dans les classes et les réfectoires. Et depuis cette annonce du ministre de l'Education, c'est peu dire que les fabricants croulent sous les demandes et sont à pied d'œuvre pour assurer les livraisons en temps et en heure.
Des délais de livraison rallongés
Ce sont de petits boîtiers à peine plus grands qu'un détecteur de fumée, qui sonnent lorsque l'air d'une pièce doit être renouvelé. Depuis le début de la crise sanitaire, ils sont devenus les produits phares vendus par Pyrescom. Alors à l'approche de la rentrée, la demande a explosé comme l'explique Jean-François Pacouil, directeur commercial de l'entreprise. "On est 6 ou 7 fois plus sollicités qu'au début de l'année. Pour le moment nous ne sommes pas impactés par des risques de ruptures de stock mais les délais de livraison risquent de s'allonger un peu. Tout le monde n'aura certainement pas les capteurs pour le jour de la rentrée mais nous allons faire en sorte de livrer un maximum d'établissements sur les deux ou trois premières semaines de septembre", assure-t-il.
Pour tenir la cadence, Thierry Ricci a quant à lui carrément fait une croix sur la fermeture estivale de son entreprise Natéosanté, également spécialisée dans les capteurs de CO2. "On reçoit entre 20 et 30 demandes par jour des collectivités locales. Ca vient de toute la France, des communes de 700 habitants comme de celles de 20.000. Et l'idée c'est vraiment de pouvoir satisfaire nos clients dans cette situation d'urgence", explique le gérant. Une urgence qui a d'ailleurs poussé l'entreprise à se réorganiser : du nouveau matériel a été acheté et de nouvelles recrues ont été accueillies dans les bureaux.
Un compteur qui va s'emballer avec l'arrivée des élèves
Dans cette école encore déserte d'Issy-les-Moulineaux, en banlieue parisienne, un boîtier a justement déjà été installé dans le réfectoire. Si le voyant du capteur est au vert, la semaine prochaine, le compteur devrait s'emballer avec le retour d'une trentaine d'élèves à l'heure du déjeuner. "Dès que les enfants vont entrer dans la pièce, on va tout de suite avoir un pic. Il y aura de l'agitation, pas de masque...Alors la lumière sur le capteur va passer au orange. Ce sera le signe pour les agents du midi qu'il faut ouvrir les fenêtres et les portes. Ça va favoriser l'aération et on va tout de suite voir une baisse de la concentration de CO2", détaille Kévin Catla, ingénieur à la mairie.
Avant l'été, le Haut Conseil de la santé publique recommandait déjà l'usage de ces capteurs de CO2. C'est pour cette raison que dès le mois de mai, la ville a installé une cinquantaine de boîtiers dans les cantines des écoles ainsi que dans les crèches. "C'est un budget qui n'est pas loin des 30.000 euros et qui nous a semblé être à la hauteur des moyens de la ville afin de garantir la rentrée la plus sereine possible. C'est un enjeu important pour les enfants, les parents, et donc pour nous aussi", affirme le maire adjoint, Bernard de Carrère, en charge de l'éducation. Et pour aller encore plus loin, la mairie espère désormais une aide de l'Etat pour déployer ces boîtiers dans les salles de classe et les médiathèques.