Les autorités sanitaires françaises se préparent à transférer "des dizaines, voire des centaines" de patients atteints de Covid-19 d'Ile-de-France vers d'autres régions, en raison de la situation particulièrement tendue dans les hôpitaux de cette région, a annoncé jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran.
Des transferts qui pourraient avoir lieu dès cette fin de semaine
"Nous préparons des transferts importants de patients vers les autres régions, qui pourraient avoir lieu dès cette fin de semaine : on parle là de dizaines, voire de centaines de patients qui pourraient être évacués de l'Ile-de-France vers d'autres hôpitaux (...) du territoire national", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait annoncé mercredi "un certain nombre d'évacuations sanitaires" d'hôpitaux franciliens vers d'autres régions "dans les jours qui viennent", sans en préciser l'ampleur.
Une situation particulièrement préoccupante
"La situation épidémique et sanitaire en Ile-de-France nous préoccupe tout particulièrement", a affirmé Olivier Véran, évoquant la circulation "élevée" du virus, avec 350 cas pour 100.000 habitants en moyenne chaque semaine, et même plus de 400 dans le Val-de-Marne et en Seine-Saint-Denis, contre environ 220 au niveau national. "Notre inquiétude se porte particulièrement sur les réanimations en Ile-de-France, qui font face à une très forte augmentation du nombre de patients Covid", a ajouté le ministre.
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"Ce soir, 1.080 patients y sont pris en charge : presque le pic de la deuxième vague. Si le rythme continue à être le même, nous dépasserons 1.500 à la fin du mois de mars, ce qui correspond à un seuil critique pour les hôpitaux de cette région", a-t-il poursuivi, pour justifier les évacuations sanitaires. Olivier Véran a également rappelé l'autre mesure engagée pour soulager les services de réanimation de la région : "des déprogrammations importantes, et demain massives, des soins chirurgicaux programmés", afin de libérer des lits "qui pourront être mobilisés pour accueillir des patients Covid en réanimation".
L'Agence régionale de santé (ARS) avait donné mardi "l'ordre ferme" aux hôpitaux et cliniques franciliens de déprogrammer 40% de leurs activités médicales et chirurgicales les moins urgentes pour augmenter les capacités d'accueil. "Nous irons encore plus loin en termes de déprogrammation si la situation devait l'imposer", a assuré Olivier Véran.