Retour du confinement en Martinique. Mercredi, le préfet a confirmé les nouvelles mesures attendues pour faire face à la reprise importante de la circulation du Covid-19 sur l'île. Alors que ce nouveau confinement entre en application vendredi soir pour au moins trois semaines, Europe 1 est allée à la rencontre d'habitants et de restaurateurs, entre amertume et résignation.
"On s'est vraiment lâchés (…) il faut qu'on assume"
Sur l'île, l'explosion du nombre de cas depuis le début des grandes vacances avait déjà mené au retour d'un couvre feu à 21 heures, mais cela a visiblement été insuffisant, et c'est bien cela qui irrite Nicolas. "Ça fait quand même trois fois qu'on le fait. Il n'y a pas de résultats", s'agace-t-il au micro d'Europe 1. "À mon avis, je ne sais pas trop si cela fonctionne bien et c'est très chiant parce que quand on vient voir notre famille et qu'on nous empêche de bouger, forcément, c'est compliqué."
Selon les autorités sanitaires, les principaux foyers de contamination restent les fêtes privées organisées à la maison ou sur la plage. Beaucoup, d'ailleurs, sont résignés ce soir, à l'image de Marie-France, habitante de Fort-de-France. "C'était inévitable, de toute manière. Je crois qu'on s'est vraiment, vraiment, vraiment lâchés", admet-elle. "Les conséquences sont là, et je pense que c'était inévitable. Maintenant, il faut qu'on assume. Il faut que la Martinique assume."
"C'est toujours les mêmes qui prennent"
Certains restaurateurs vont continuer à travailler grâce à la vente à emporter. Mais ce n'est pas le cas de Christophe, patron d'une crêperie à Rivière Salée. Il effectuera un dernier service vendredi midi. Ensuite, il faudra "vider les frigos, en jeter le moins possible. Et puis attendre les nouvelles dans trois semaines", dit-il. "Je suis blasé, parce que depuis un an et demi, c'est trop long. C'est toujours les mêmes qui prennent."
Des professionnels fortement touchés par le confinement, mais qui pourront bénéficier des aides du gouvernement, comme le chômage partiel bonifié ou encore le Fonds de solidarité.