Avec l'entrée en vigueur du couvre-feu à 18 heures, samedi, il va falloir s'organiser pour faire les courses. La mesure doit permettre, selon le gouvernement, de limiter la propagation du Covid-19, alors que plus de 20.000 cas ont encore été enregistrés ces dernières 24 heures. Mais ce couvre-feu avancé affecte considérablement les commerçants. À Lille, certains ont partagé leurs inquiétudes au micro d'Europe 1.
Ouvrir le lundi, et plus tôt
"On ferme parce qu'à 18 heures, on sera parti, parce qu'il faut qu'il n'y ait plus de clients. Ça va faire mal au coeur", déplore Hélène Natier, commerçante dans le prêt-à-porter. Dépitée par la mise en place de ce couvre-feu avancé, celle-ci évoque un nouveau coup de massue, à quelques semaines des soldes, qui représentent un tiers de son chiffre d'affaires annuel.
Pour éviter une baisse de la fréquentation, Hélène Natier ouvrira sa boutique plus tôt, et ouvrira également tous les lundis. Un compromis effectué sans aucune certitude qu'il portera ses fruits et que les clients soient au rendez-vous.
"30% de perte de chiffre d'affaires si nous restons inactifs face au couvre-feu"
Dans son salon de coiffure de Lille, Rémi Buros a décidé, lui aussi, d'ouvrir plus tôt. Au lieu de 9 heures, sa journée commencera à 8 heures. "Il va falloir que notre clientèle s'habitue à venir beaucoup plus tôt chez le coiffeur", dit-il. "On ne sait pas si ça va fonctionner... Aujourd'hui, j'évalue à environ 30% la perte de chiffre d'affaires qui nous attend si nous restons inactifs face à ce nouveau couvre-feu."
Et, pour diminuer les pertes et garder ses clients, ce patron va mettre en place des réductions pour ceux qui viennent se faire couper les cheveux dès la première heure le matin.