Nous sommes "au début d'une nouvelle ère", marquée par une "circulation contrôlée du virus" du Covid-19 et, de temps en temps, "des pics épidémiques" donnant lieu à des restrictions, estime le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy. "Nous sommes en train d'en finir avec Omicron", affirme-t-il dans une interview au Parisien à paraître jeudi, précisant : "Si les bons chiffres se poursuivent, envisager de lever le pass vaccinal dès le printemps me paraît envisageable". Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a également évoqué mercredi un allègement du pass vaccinal à cette date, si la circulation du virus est "très faible".
On entre dans une phase chronique, estime Delfraissy
Pour Jean-François Delfraissy, "on est au début d'une nouvelle ère". "Deux ans après, nous sortons du stade de 'crise' pour entrer dans une phase chronique. On va s'acheminer doucement, probablement à l'automne, vers une situation endémique, avec une circulation contrôlée du virus, mais avec de temps en temps des pics épidémiques dus à l'apparition de nouveaux variants. En clair, nous vivrons encore longtemps avec le Sars-Cov-2, mais de façon différente", poursuit-il.
Selon lui, "avec un niveau de vaccination élevé et des rappels, vivre avec le Covid, c'est (...) avoir une vie presque normale, laisser le virus circuler à condition que le niveau de contamination ne soit pas trop élevé. Et reprendre des mesures de restriction temporaire lors d'une reprise épidémique". "C'est le modèle qui commence à se construire", résume-t-il.
"Ce sera aux citoyens de choisir (d'enlever le masque, par exemple)"
"Vivre avec le virus, c'est peut-être aussi sortir de cette notion d'obligation, qui a été jusque-là nécessaire. Et arriver finalement à ce que les citoyens gèrent eux-mêmes leur vie en fonction du niveau de l'épidémie. On ne peut pas demander la même chose à un jeune de 18 ans ou à quelqu'un d'âgé. Ce sera aux citoyens de choisir (d'enlever le masque, par exemple, ndlr), d'évaluer le risque".
Le président du Conseil scientifique met toutefois en garde: "ce n'est pas parce que la maladie s'installe de manière endémique qu'elle n'est pas grave ! Il va falloir beaucoup de temps pour que le Sars-Cov-2 devienne aussi bénin que les autres coronavirus. Il y aura des moments de forte circulation virale", rappelle-t-il.
Il juge qu'une quatrième dose sera d'actualité, mais "pour les plus fragiles vaccinés depuis six mois", évoquant "probablement une nouvelle campagne de vaccination en octobre". "Nous n'irons pas vers une quatrième dose généralisée", assure-t-il. Enfin, interrogé au sujet de l'antiviral Paxlovid, traitement curatif contre le Covid 19, il indique que "pour l'instant, 1.200 patients ont été traités" ce qui est "insuffisant".