La campagne de vaccination contre le Covid-19 doit franchir une nouvelle étape en France cette semaine avec le déploiement des doses du vaccin de Janssen, la filiale de l'entreprise Johnson & Johnson, en nombre dans les pharmacies. Grâce notamment à ce quatrième vaccin, le gouvernement espère administrer des doses à 20 millions de Français au 15 mai et commencer à vacciner les moins de 50 ans à partir du 15 juin. La vaccination des plus jeunes est ensuite prévue pour cet été. Mais il faudra pour cela convaincre un certain nombre de jeunes adultes qui semblent réticents ou ne se sentent pas concernés.
36% des moins de 24 ans ont l'intention de se faire vacciner
Selon les derniers chiffres de l'enquête CoviPrev communiqués par Santé publique France, seulement 36% des moins de 24 ans ont l'intention de se faire vacciner. Chez les moins de 35 ans, ce pourcentage n'est que légèrement supérieur et s'établit à 39%. Pour expliquer cette tendance, certains soulignent le fait qu'il y a peu de formes graves de Covid-19 dans ces tranches d'âge, d'où un intérêt moins important.
Lilia, une Parisienne de 25 ans, fait partie des 35 Français tirés au sort pour participer au comité citoyen sur la vaccination. Elle raconte avoir elle-même été sceptique assez longtemps au sujet de la vaccination : "Il y avait plusieurs éléments qui me freinaient au début : les technologies utilisées dans les vaccins étaient-elles assez fiables ? Quels étaient les effets secondaires ? En plus, j'avais eu le Covid avant la sortie des vaccins, donc je ne m'étais pas forcément sentie concernée", en raison de l'immunisation observée après une infection.
"Cet été, les jeunes n'auront pas la tête à s'informer sur le vaccin"
Pour cette étudiante en marketing numérique, il y a urgence à informer davantage les moins de 35 ans sur les vaccins. "Cet été, les jeunes vont forcément voyager, bouger et n'auront pas la tête à s'informer sur le vaccin", alerte-t-elle. "Leur réflexion ne sera pas construite pour justement prendre leur décision sur la vaccination." La nécessité d'une communication ciblée, via les réseaux sociaux notamment, fait donc partie des recommandations du rapport du comité citoyen remis mardi soir au professeur Alain Fischer, qui gère la stratégie vaccinale française.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Covid-19 : y a-t-il réellement un risque de contamination en extérieur ?
> Coronavirus : pourquoi un test PCR peut-il être positif un mois après une infection ?
> Les fêtes privées sont-elles vraiment interdites avec le couvre-feu ?
> Le variant anglais engendrerait des symptômes un peu différents
> Audio, webcams... Quand la technologie s'adapte au télétravail
Certaines mesures évoquées, comme la mise en place d'un passeport sanitaire pour voyager ou l'obligation d'être vacciné pour assister à des spectacles ou des concerts, pourraient fortement inciter les jeunes dans cette démarche. Mais elles posent la question de leur acceptation. Pour Antoine Flahault, professeur de santé publique à l'Institut de santé globale de Genève, il faut surtout rappeler que même si les jeunes adultes sont moins victimes de formes graves de la maladie, ils peuvent quand même être touchés par des séquelles sur le long terme.
Des séquelles de long terme... même chez les jeunes
"Le Covid-19 lui-même donne des thromboses. On a aussi beaucoup parlé de la perte du goût et de l'odorat. Il y a également des séquelles de troubles mentaux assez sévères", énumère-t-il lundi sur Europe 1. "Les jeunes ont beaucoup donné dans cette pandémie pour éviter la contamination de leurs parents ou de leurs grands-parents. Maintenant, il faut qu'ils puissent bénéficier eux aussi d'une vaccination qui est par ailleurs particulièrement bien tolérée."
Selon l'Institut Pasteur, il faudrait probablement vacciner 90% des adultes pour permettre un retour à la vie normale. Pour les autorités, pas question, donc, que certaines générations se sentent moins concernées.