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Mélina Facchin, édité par Gauthier Delomez , modifié à
Le manque d'équipement de protection est l'une des principales revendications de la mobilisation du personnel de l'Education nationale. Les syndicats réclament des masques FFP2 et des capteurs de CO2 pour purifier l'air des classes. Les fabricants ont vu leurs commandes se multiplier ces dernières semaines, comme dans une entreprise près de Strasbourg.
REPORTAGE

Des objets convoités. "Ce sont nos capteurs de CO2, essentiellement pour les bureaux et les écoles", présente Thibaut Samsel, directeur technique d'OberA, un fabricant des capteurs de CO2 que réclament nombre d'enseignants et de personnels du scolaire. La grève massive de jeudi à l'école est aussi liée, en plus des changements constants du protocole sanitaire, au manque d'équipement de protection. Les syndicats de l'Education nationale veulent des masques FFP2 et ces fameux capteurs, dont les fabricants voient les commandes se multiplier. Europe 1 s'est rendue dans l'un d'entre eux, OberA, situé à Geispolsheim à côté de Strasbourg, dans le Bas-Rhin.

D'une cinquantaine de ventes par mois à 600 estimées sur janvier

Dans l'atelier d'assemblage, Thibaut Samsel procède aux dernières vérifications, et regarde si le petit écran vert des capteurs fonctionne bien. "Le code couleur c’est vert-jaune-rouge. Vert : tout va bien. Jaune : on est sur une concentration qui commence à être relativement élevée. Rouge : il faut aérer", explique-t-il au micro d'Europe 1. Avant l'arrivée du Covid-19, cette TPE ne fabriquait que des purificateurs d'air. Elle s’est donc mise également aux capteurs de CO2, avec succès ! Ces dernières semaines, les commandes ont été multipliées par dix.

"On faisait à peu près une cinquantaine de capteurs par mois. Là, sur le mois de janvier, je pense qu’on va expédier pas loin de 600 capteurs", estime Thibaut Samsel. Deux intérimaires ont été recrutés mais le directeur technique ne compte pas s'agrandir davantage, de peur que ses capteurs de CO2 ne deviennent obsolètes à la fin de la pandémie. "C’est très risqué parce qu’il est tout à fait possible que dans deux mois, tout s’arrête", indique Thibaut Samsel.

Un chiffre d'affaires doublé en un an

Le directeur technique d'OberA se montre catégorique : "Aujourd’hui, faire de gros investissements sur les capteurs de CO2, c’est certain qu’on ne les fera pas". Et ce n’est pas forcément nécessaire puisque rien que l’année dernière, l’entreprise a doublé son chiffre d’affaires.