La Banque alimentaire 1:25
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Elise Denjean, éditée par Manon Fossat
Ils sont des dizaines de milliers dans le pays à être bénévoles, et beaucoup sont retraités. Seulement, avec la crise du Covid-19, les séniors se sont mis en retrait de leurs activités associatives par sécurité pour leur santé. Et depuis, les bras manquent. Mais sans vaccin, impossible pour eux de revenir.
REPORTAGE

La possibilité de se faire vacciner contre le Covid-19 est d’ores et déjà ouverte pour les soignants, les pompiers ou encore les aides à domicile. Seulement, une catégorie de Français semble avoir été oubliée, et son rôle n'est pourtant pas des moindres dans la crise sociale : les bénévoles des associations d’aide aux personnes en difficulté. 

"C'est très serré"

Ils sont des dizaines de milliers dans le pays, et pour beaucoup retraités. Face à ce constat, depuis le début de la pandémie, les associations ont complètement dû revoir leur organisation. A l'image de la Banque alimentaire de Paris-Ile-de-France, qui elle-même alimente de nombreuses associations.

"Il y a des pâtes, du riz, des conserves, des produits bébé...", pointe Nicole, qui ne manque pas de produits pour son ravitaillement de la semaine. Ce dont elle manque surtout, c'est de bras pour son association Bouche & Coeur, basée à Guyancourt. Depuis le début de l'année, elle a 25 nouvelles familles à aider, et toujours très peu de bénévoles :"C'est très serré. Je 'tire' toujours sur les 2-3 mêmes, mais c'est dur pour eux. Moi j'y suis tout le temps. Je fais les courses, je fais le ménage, je fais tout. C'est épuisant", reconnaît l'associative. 

La nécessité de vacciner les bénévoles

Dans les Banques alimentaires, trois bénévoles sur cinq ont plus de 65 ans. Et avec le coronavirus, ils se sont pour la plupart mis en retrait, par sécurité. "Vivement le vaccin", s'impatiente Stéphane, responsable de l'entrepôt d'Arcueil. "Par rapport au tout début de la pandémie, j'ai perdu quasiment la totalité de mes bénévoles, donc s'ils pouvaient être vaccinés pour revenir. Parce qu'on sent vraiment que c'est leur volonté".

Malgré tout, en attendant le retour des bénévoles historiques, l'association a pu compter sur des nouvelles recrues : des étudiants, des chômeurs... Résultat, Pierre, 88 ans, est le doyen de l'assemblée. Et il n'est pas inquiet pour autant : "Je fais attention et je vais me faire vacciner bientôt", explique-t-il. Il a en effet rendez-vous dans une semaine et demi. Mais pour les autres, il faudra encore attendre.