Depuis quelques jours, un document affiché à l'entrée du site de l'entreprise Cooperl à Lamballe, dans les Côtes-d'Armor, l'annonce. Une prime de 200 euros sera ajoutée à la paie du mois d'août pour les 7.400 salariés de la société spécialisée dans l'abattage de porcs en France. Il y a toutefois une condition. Il faut être en capacité de présenter un justificatif de vaccination.
"C'est bon à prendre. On a tous besoin d'argent"
Dans le secteur de l'abattage, le risque de contamination au Covid-19 au travail inquiète forcément. Au printemps 2020, au tout début de l'épidémie, d'importants clusters avaient été recensés dans des abattoirs. Pour lutter éviter de se retrouver dans cette situation, la Cooperl expérimente donc une prime exceptionnelle pour tous ses salariés qui acceptent de se faire vacciner. C'est une première en France.
Sur le site de Lamballe, l'un des principaux de l'entreprise, beaucoup de salariés sont enthousiastes vis-à-vis de cette nouvelle. "Ça va inciter pas mal de salariés à se faire vacciner", estime Elmehdi, un intérimaire, au micro d'Europe 1. Lui est conquis par l'initiative. "Pour moi, c'est vraiment bénéfique. C'est une très, très bonne idée du patron et tous les patrons devraient faire pareil." "C'est bon à prendre. On a tous besoin d'argent. 200 euros, ce n'est pas tous les jours offert par le patron", ajoute un autre salariée.
"Je vois ça comme du chantage au porte-monnaie"
"Je pense que c'est une bonne idée. C'est compliqué quand il y a beaucoup d'absents à cause des cas contact. Ça fait plus de charge de travail pour ceux qui sont là", complète une employée. C'est effectivement un autre des objectifs de la coopérative avec cette prime : récompenser la présence au travail pour réduire l'absentéisme due au Covid.
Mécontents, certains salariés voient cependant dans cette mesure un non respect injustifié du secret médical. C'est le cas de Jérémie et Isabelle. "Moi ça me révolte, je vois ça comme du chantage au porte-monnaie", dénonce Jérémie. "C'est un petit peu incitatif. Chacun décide s'il veut se faire vacciner ou pas. Pour moi, c'est personnel", confie Isabelle. De son côté, la CFDT, le syndicat majoritaire, s'interroge sur la légalité de cette prime qu'elle juge discriminatoire.