À la sortie de son école du 18e arrondissement de Paris, la petite Habiba était accompagnée de son papa ce mercredi, par peur de croiser des toxicomanes. "Je suis inquiète parce que ce n'est pas normal qu'ils viennent dans la rue. J'ai déjà eu un accident", confie la jeune fille au micro d'Europe 1. "Depuis ce jour-là, elle est traumatisée", enchaîne son père. Cela traduit la peur des enfants, et des parents, dans ce quartier de la capitale où le problème du crack est récurrent.
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"Dès qu'elle voit quelqu'un de bizarre, limite elle pleure !", se désole son papa, expliquant que sa petite fille ne veut plus rentrer toute seule.
"Tout ce que vous ne devez pas voir, vous le voyez"
Son père ajoute que dans ce quartier, "il y a des actes sexuels, de la drogue... Ici, tout ce que vous devez pas voir, vous le voyez". C'est à partir de ces constats que depuis quelques semaines, des policiers municipaux escortent certains enfants matin et soir. Une mesure appréciée par les parents, sans totalement les rassurer. "Ça rassure pour déposer, ou pour récupérer. Mais une demi-heure là, une autre là, ça fait une heure sur 24 heures, ce n'est rien ! Il reste 23 heures dans la journée", remarque cet autre parent.
"Les policiers, ils les délogent (les toxicomanes), mais ils le font d'un côté pour qu'ils aillent de l'autre", affirme également une mère de famille.
Une situation regrettée par certains consommateurs
Il n'y a pas que les parents qui regrettent cette situation. Europe 1 a rencontré, sur le chemin de l'école, une jeune consommatrice de drogue qui dénonce ces actes. "Moi, je plains les gens qui habitent ici parce que même moi, ça me fait c****", reconnaît-elle. "Quand il y a des enfants, je me cache sous ma veste", détaille-t-elle. "Je me mets à leur place. J'ai des enfants, je ne sais pas quoi leur dire."
Le maire du 18e arrondissement de Paris, qui juge cette situation "indigne", assure que la présence des policiers sera maintenue en attendant de trouver une autre solution.