La réforme de la Justice est lancée. Parmi les mesures présentées vendredi par la garde des Sceaux Nicole Belloubet : l'expérimentation d'un "tribunal criminel". Composé de magistrats professionnels, sans jurés populaires, ce tribunal pourra juger les crimes punis de 15 à 20 ans de prison. L'objectif est de désengorger les cours d'assises qui continueront à exister pour les crimes les plus graves. Une mesure qui satisfait Virginie Duval, la présidente de l'Union Syndicale des Magistrats.
Réduire les délais de jugement. "C'est quelque chose de positif qui avait déjà été envisagé par le passé", rappelle-t-elle au micro d'Europe 1 samedi. "Le 'tribunal criminel' permettra de juger plus rapidement parce que [aujourd'hui] les cours d'assises sont totalement débordées et les délais d'attente sont extrêmement longs. Mais surtout, cela permettra de juger tous les crimes. On sait actuellement que les cours d'assises ne jugent pas tous les faits criminels."
Juger des crimes comme tels. Autre point de satisfaction pour la représentante des magistrats : le jugement des crimes pour ce qu'ils sont. "On assiste à la 'correctionnalisation'. C'est-à-dire que des faits qui sont des crimes, comme des viols, sont requalifiés. On considère que ce ne sont pas des viols mais des agressions sexuelles pour éviter qu'il y ait trop d'attente pour le jugement", explique Virginie Duval. "Donc là, si on créé un 'tribunal criminel départemental', un crime sera jugé comme un crime et non comme un délit comme ce peut être le cas actuellement."