Après les maisons de retraites, c’est au tour des crèches privées d’être pointées du doigts. Deux livres sortent en cette fin de semaine, fruits de deux enquêtes qui dénoncent les pratiques de certains établissements privés. Ceux-ci accueillent quelques 80.000 bébés chaque jour et certains sont très rentables.
Dans les crèches privées , le maître-mot c’est "optimisation". La principale dépense dans ces établissements, c’est le salaire du personnel. Alors pour contenir la masse salariale, ils s’en tiennent au minimum fixé par la loi : un encadrant pour cinq bébés qui ne savent pas encore marcher.
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Le manque de bras limite forcément le temps accordé à chacun et permet de fait des économies de fournitures. "Tout est minuté et tout doit se faire à la chaîne, abonde Cyrille Godfroy du Syndicat national des professionnels de la petite enfance. Au lieu de changer 3, 4 ou 5 fois l’enfant dans la journée, on essaie d’espacer les changes, comme ça on économise une couche. Une couche par enfant et par jour, plus de 200 jours par an, ça permet des économies assez importantes."
Surbooking et réservations payantes
Le "surbooking" est aussi une pratique courante. La loi permet aux établissements d’accueillir ponctuellement plus d’enfants que prévu – ils peuvent aller jusqu’à 115% de taux d’occupation sur une journée – mais cela doit être limité sur l’année. La limite est un taux d’occupation à 100% sur la semaine.
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Des établissements font même payer la réservation d’un berceau dans l’attente que celui-ci se libère. Au bout du compte, selon l’inspection générale des affaires sociales, les crèches privées dégagent une marge de 800 euros par berceau, sans commune mesure avec les autres établissements.