Un magistrat du tribunal correctionnel de Créteil, dans le Val-de-Marne a refusé lundi que les prévenus jugés en comparution immédiate à son audience comparaissent dans un box vitré, au nom des problèmes "pratiques et juridiques" posés par cette construction dénoncée par nombre d'avocats.
"Problèmes pratiques et juridiques". Le juge Matthieu Bonduelle, membre du Syndicat de la magistrature (SM), présidait l'audience et a ordonné que les prévenus comparaissent à la barre. Il a justifié sa décision en évoquant "certains problèmes pratiques et juridiques" que posent les box vitrés et en rappelant que "le président a la police de l'audience".
Une "cage de verre" pour protéger les tribunaux ? Ces constructions ont commencé à se généraliser cet été dans les salles d'audience de plusieurs villes françaises, sur ordre du ministère de la Justice, au nom de la "sécurisation" des tribunaux. À Paris, Evry, Strasbourg, Versailles ou Toulouse, de nombreux avocats pénalistes ont déjà exprimé leur opposition à la généralisation de ce dispositif. Ils décrivent le box vitré comme une "cage de verre" ou un "bocal", qui porte atteinte à la présomption d'innocence, aux droits de la défense et à la dignité des prévenus et multiplient les recours contre son arrivée en audience.
Le Syndicat des avocats de France (SAF) a notamment assigné la garde des Sceaux devant le tribunal de grande instance (TGI) de Paris : l'audience est prévue le 15 janvier.