"Adapter notre droit pour mieux protéger les enfants victimes d'inceste et de violences sexuelles." Dans une vidéo publiée samedi sur son compte Twitter samedi, Emmanuel Macron a indiqué vouloir faire bouger les lignes juridiques, alors qu'une libération de la parole des victimes d'inceste a lieu depuis la révélation de l'"affaire Duhamel". Une prise de parole présidentielle qui s'est accompagnée d'annonces qu'Arnaud Gallais, fondateur du collectif "Prévenir et protéger", trouvent "très bien". "Sauf qu'il faut bien voir qu'aujourd'hui il y a une impunité complète", pointe-t-il au micro d'Europe 1.
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"4% des enfants victimes de viol déposent plainte chaque année"
Chiffres à l'appui, il déroule son raisonnement : "On sait qu'aujourd'hui 4 % des enfants victimes de viol déposent plainte chaque année, et sur ces 4 % il y en a seulement 0,3 % qui finissent aux assises. Ça veut dire que c'est l'impunité totale." Dès lors, "si le système judiciaire ne change pas de manière claire, en disant qu'il faut condamner", ces annonces pourraient être un coup d'épée dans l'eau laisse-t-il entendre.
"On souhaite que les choses avancent", reprend Arnaud Gallais, et pour ce faire, l'homme a un autre cheval de bataille : "La fin de la prescription, qui profite à l'agresseur." "Ça doit s'arrêter car ça donne lieu à des injustices complètes. Par exemple, Sarah Abitbol va rester avec sa peine à vie." Pour rappel, l'ancienne patineuse qui accuse Gilles Beyer, son ex-entraîneur, de viol n'a pas pu porter plainte, les faits étant prescrits.
Et de conclure : "C'est le combat d'une vie pour qu'il n'y ait plus jamais d'inceste et qu'on puisse protéger les enfants dans ce pays."