Déjà dix jours que les bretons sont entrés dans la mobilisation. Et, dans certaines fermes, pas question de rater une seule journée des opérations quotidiennes sur les barrages, sur les sites de l’agro-industrie ou de la grande distribution. Problème, lorsqu'une exploitation est tenue par un couple, particulièrement un élevage familial comme traditionnellement en Bretagne il faut sérieusement s’organiser. À l'image de Karine et Emmanuel, propriétaires de 85 vaches laitières dans les Côtes d’Armor.
Une organisation rodée
Sur le barrage du jour, où une dizaine de tracteurs sont rassemblés, Karine et Emmanuel ont pu se libérer ensemble pour l’après-midi. "On se donne le tour pour aller en manifestation. Je n'en ai pas loupées énormément je pense", affirme dans un premier temps la femme. "Heureusement, pour ça, on a aussi la grand-mère qui garde en tampon les enfants. Il y a l'élevage de l'autre côté, donc on essaie tous les jours de se dégager (du temps), ou moi ou Karine", explique Emmanuel au micro d'Europe 1.
Mais ce dernier précise que ça peut leur coûter cher. "L'autre soir, j'ai fini à l'élevage après minuit puisque j'ai eu une panne sur un outil et il fallait régler ça absolument pour le lendemain. Donc ça fait partie de l'amplitude horaire presque habituelle en agricole finalement, mais qui s'amplifie encore plus quand on n'est pas là", raconte l'agriculteur. Au micro d'Europe 1, il prend le temps de remercier sa belle-famille et son apprenti. Sans eux, lui et sa femme ne pourraient pas manifester tous les jours.
Une organisation rodée et une motivation intacte malgré la fatigue. Mais ces éleveurs bretons espèrent encore des avancées avant de retourner dans leurs champs.