Déjà en crise, et bloqués par les agriculteurs depuis plusieurs jours, les transporteurs ont demandé mercredi des "mesures de soutien à très court terme" pour des entreprises "exsangues". "Nos entreprises subissent des blocages inacceptables de leur activité, tant sur les axes routiers que sur les sites logistiques et autour des places portuaires et aéroportuaires", a décrit dans un communiqué l'Union des Entreprises de Transport et de Logistique de France (Union TLF). L'organisation alerte sur "les conséquences dramatiques de cette situation qui n'a que trop duré".
Des camions vidés par les manifestants
Les blocages des agriculteurs en colère ont mis à l'arrêt des milliers de camions en France, et provoqué de nombreux retards et frais supplémentaires chez les transporteurs. Plusieurs camions étrangers ont été arrêtés dans la nuit de jeudi à vendredi sur la nationale 7 près de Montélimar (Drôme), bloquée par les tracteurs. Des manifestants en ont fait autant pour les autoroutes et également vidé des camions transportant des produits étrangers.
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"Nous reconnaissons l'importance des revendications des agriculteurs qui sont, eux aussi, essentiels pour notre pays. Toutefois, nous exigeons la liberté effective de circulation des transporteurs et la sécurité des personnes et des biens dans les meilleurs délais", soulignent le représentant des transporteurs. Jean-Marc Rivera, patron de l'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), une autre fédération patronale du secteur, a lui dénoncé les vérifications de chargement effectuées par des manifestants, notamment dans les camions frigorifiques. "On ne peut pas s'autoriser à menacer les conducteurs. Ca reste une limite à ne pas franchir", a-t-il souligné.
Des mesures financières compensatoires
Union-TLF demande des mesures de soutien "à très court terme", comme l'étalement d'échéances fiscales et sociales, des exonérations de cotisations sur les heures de travail engendrées par les blocages et le prolongement des délais de remboursement des prêts garantis par l'Etat. Pour l'OTRE, la priorité est de demander "des mesures financières compensatoires car nous sommes victimes d'une situation qu'on n'a pas voulue", d'après Jean-Marc Rivera. Il demande surtout le maintien d'une fiscalité avantageuse sur le gazole, avec le prolongement du remboursement partiel de la TICPE en 2025.
Au-delà de ces mesures immédiates, le secteur du transport demande "un accompagnement spécifique pour réussir la réindustrialisation (du) pays et sa relance économique", selon l'Union TLF. "Comme le monde agricole, il ne peut plus être la variable d'ajustement des politiques fiscales des pouvoirs publics", souligne les transporteurs, demandant "l'arrêt de tout projet de nouvelles taxes, que ce soit au niveau national (TICPE) ou régional (Ecotaxe)".