Avion masque coronavirus 2:25
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Mathilde Durand
Les compagnies aériennes souffrent de la crise sanitaire du coronavirus. Alain Battisti, président de la Fédération nationale de l'aviation marchande (FNAM) et président de la compagnie Chalair Aviation, s'inquiète aujourd'hui d'une "crise profonde", dont "personne ne connaît la durée", sur Europe 1. 
INTERVIEW

Les compagnies aériennes sont à l'arrêt et souffrent de la crise sanitaire du Covid-19. Le trafic aérien a encaissé une baisse de 52% pour le mois de mars. Alain Battisti, président de la Fédération nationale de l'aviation marchande (FNAM) et président de la compagnie Chalair Aviation, s'inquiète pour l'avenir sur Europe 1. Notamment d'une reprise économique tournée vers l'écologie qui limiterait les vols intérieurs. "Si on retire la possibilité de voyager en avion, on attaque les libertés", assure-t-il. 

Une crise longue et incertaine

Un écho aux propos de Bruno Le Maire, qui demandait à Air France de réduire ses vols en cas d'alternatives ferroviaires."Il faut qu'on soit attentif à la planète c'est notre devoir, mais il y a aussi l’économie et la liberté." Tout en saluant les aides apportées à Air France, Alain Battisti pointe les incertitudes quant à l'avenir de la plupart des compagnies nationales, qui représentent selon lui 35% de l'activité. 

"La crise est profonde, aujourd'hui personne n'en connaît la durée et c’est peut-être ce qui est le plus inquiétant. Toutes les compagnies sont en ordre de marche, et imaginent redémarrer. Mais on ignore quand on pourra le faire, et avec quelle volumétrie. Quelles destinations seront accessibles ? Quelles frontières seront ouvertes, au mois de juillet ou au mois d’août ? Quelle est l’attente des passagers ?", s'interroge le président de la FNAM. "Il va falloir penser le volume de l'activité différemment." 

Retrouver la confiance, protéger le personnel

Pour les passagers qui se déplacent à titre privé (tourisme, raisons familiales), l'enjeu selon Alain Battisti est de retrouver la confiance. Quant aux déplacements professionnels, ils sont mis à l'arrêt par l'épidémie de coronavirus qui touchent toutes les entreprises. 

"C'est fondamental que nous retrouvions tous la confiance, d'abord de nos personnels à bord car ils sont très exposés. Aujourd'hui nous avons mis en place des protocoles, des mesures qui protègent le personnel, les stewards, les pilotes, les mécaniciens, ainsi que le personnel au sol dans les aéroports, au contact des passagers, des bagages", précise le président de la FNAM.

"Et nous devons prendre soin de nos passagers, il faut que nous les accueillions dans de bonnes conditions avec toutes les barrières sanitaires nécessaires, et qu’on soit certains que lorsqu'ils arrivent à destination ils soient traités de façon convenable". En effet, en l'absence de normes sanitaires internationales, "la grande inconnue pour l'instant ce sont les long-courriers", ajoute-t-il.