Stress, burn-out, absentéisme chronique. Si tout le monde s'accorde sur les constats, il faut passer aux actes. C'est l'appel lancé mardi par le cabinet Technologia, notamment mobilisé pendant les crises de suicides chez Renault ou France Télécom. Après dix ans d'expertise dans le domaine, le cabinet pointe dans son rapport le manque de suivi après ces crises.
La crise du Technocentre de Renault comme point de départ. Une fois que l'on a paré au plus pressé, la qualité de vie au travail n'est plus une priorité et le risque est évidemment un retour à la case départ, avec les mêmes problèmes structurels. Pour Jean-Claude Delgènes, le directeur de Technologia, l'exemple du Technocentre de Renault est le point de départ de ce constat. "J'ai suivi la crise du Technocentre, en 2007-2008 chez Renault, suite aux crises suicidaires. On y est revenu pour faire le bilan de ce qui avait été mené. En 2010, tous les acteurs qui avaient connu la crise, que ce soit le directeur général, le DRH ou les médecins du travail, tous étaient parti en mobilité externe", explique-t-il à Europe 1. "Et donc, à partir du moment où des acteurs qui ont été interpellés par la crise sont partis, c'est beaucoup plus difficile de construire", observe-t-il.
Un outil numérique pour éviter les crises ? Les syndicats de Renault alertent d'ailleurs à nouveau sur une dégradation des conditions de travail au Technocentre, pointant notamment une baisse d'effectif et un turnover trop important à des postes clés. De son côté, le constructeur répond que des efforts sont pourtant faits pour éviter une nouvelle crise. La solution proposée par Technologia pourrait mettre tout le monde d'accord : il s'agit d'un outil numérique, un logiciel qui serait un socle de dialogue social et qui graverait dans le marbre plusieurs rendez-vous par an, et donc un vrai suivi à long terme.