Trois semaines. Trois longues semaines que le champ de blé de Philippe Vandenhende s'est transformé en véritable lac. L'agriculteur de Saint-Pierre-du-Perray, dans l'Essonne, produit aussi de l'orge et du colza. Ses terres sont inondées par la Seine qui déborde, mais aussi en raison d'une pluviométrie record en décembre et janvier, avec trois fois plus d'eau que d'habitude. Après la crue de juin 2016, il risque une nouvelle fois de perdre une partie de ses récoltes annuelles.
La terre n'a plus son rôle d'éponge. "Il y a des mares d'eau énormes, on met le pied dedans et on s'enfonce. L'excès de pluviométrie a fait que la terre n'absorbe plus d'eau, elle ne fait plus son rôle d'éponge comme elle devrait le faire normalement. Il n'y aura plus rien", craint-il alors que les assureurs avaient rendez-vous mardi matin au ministère de l'Économie pour parler de l'indemnisation suite aux crues de ce mois de janvier.
Des pertes pas encore chiffrées. Les petites pousses de blé semées par Philippe Vandenhende en octobre sont déjà pourries. Quant aux futures semences, elles sont compromises. "J'ai des parcelles que je ne pourrai vraisemblablement pas semer en orge de printemps parce qu'elles seront impraticables. On ne pourra pas rentrer dans les parties les plus touchées avant un mois, voire plus. Tout dépendra de la météo qu'on va avoir", déplore le céréalier, un peu résigné mais pas totalement abattu. Même s'il est conscient que sa récolte ne sera pas bonne, il espère malgré tout que certaines pousses auront résisté après la lente décrue.