Alors que la Seine atteignait 5,61 mètres vendredi vers 14h à Paris, le syndicat FNSEA et l'Association des maires de France (AMF) ont interpellé l'État vendredi pour que des solutions à la crue hivernale soient trouvées.
Des champs de colza immergés. Les cultures dans l'Aube, le Doubs, l'Eure et en Ile-de-France sont particulièrement touchées par les crues ce mois de janvier, en particulier celles de colza, a indiqué vendredi soir le syndicat FNSEA, qui demande que "la solidarité" se mette "vite" en place. De nombreuses terres agricoles, dont celles qui ont déjà été semées en colza de printemps, ont été immergées soit par des crues, soit en recevant l'excédent d'eau des rivières afin de réduire l'impact des inondations en amont des grandes villes. "Conscients du rôle essentiel que jouent leurs terres dans la politique de gestion du risque inondation, les agriculteurs s'engagent pleinement dans la solidarité de l'amont vers l'aval qui néanmoins n'est pas sans conséquences sur leurs cultures", souligne la FNSEA dans un communiqué.
La FNSEA demande que les travaux de 2016 aboutissent. Le syndicat demande que les "travaux" engagés après les crues exceptionnelles de 2016 "aboutissent" afin que "les agriculteurs soient indemnisés à la hauteur du service qu'ils rendent à la société". "Dans un contexte de changement climatique, qui engendre des inondations de plus en plus intenses et dont la fréquence pourrait augmenter dans les années à venir, il est urgent de soutenir les agriculteurs dans leur mission de solidarité", ajoute le texte en espérant que les "exploitations concernées" par les inondations soient soutenues.
Face aux crues, aux inondations, la Fnsea est aux côtés des agriculteurs touchés .➡️https://t.co/xKjxRip9HRpic.twitter.com/Ir4BgVWTRt
— La FNSEA (@FNSEA) 26 janvier 2018
Plus de 30.000 habitations privées d'eau potable. À Paris, la plupart des voies sur berges ont été largement inondées vendredi et la navigation interdite sur toute la Seine en amont. Les quatre lacs-réservoirs du bassin du fleuve étaient remplis vendredi à 94% de leur capacité normale. Dans le bassin de la Seine, l'Yonne était également confrontée à des crues importantes, tandis qu'en Seine-Maritime et dans l'Eure, plus de 30.000 habitants étaient privés d'eau potable vendredi matin. Par ailleurs la Saône, qui voit arriver les eaux du Doubs, est en vigilance rouge depuis lundi.
Les maires réclament des "moyens financiers appropriés". L'Association des maires de France (AMF) demande que l'État assume "en première ligne" la responsabilité de la protection contre le risque inondation et mette en oeuvre "des moyens financiers appropriés", dans un communiqué diffusé vendredi. "Alors que de nombreux territoires subissent à nouveau d'importantes inondations", l'AMF souligne les difficultés liées à la compétence "gestion des milieux aquatiques et préventions des inondations" (GEMAPI) entrée en vigueur le 1er janvier.
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— AMF (@l_amf) 26 janvier 2018
L'État doit assumer "en première ligne" ses responsabilités. "Pour l'AMF, le financement des digues et la responsabilité qui en découle doivent demeurer à la charge de l'État qui devrait mettre en oeuvre des moyens financiers appropriés pour accompagner les territoires, au rebours des ponctions opérées par l'État sur les budgets d'intervention des Agences de l'eau", écrit l'association. "Afin que la protection des personnes et des biens contre les inondations soit organisée dans les meilleures conditions possibles, l'AMF renouvelle ses demandes pour que l'État assume, en première ligne, la responsabilité de la protection générale contre le risque inondation", poursuit-elle.
L'AMF, qui regroupe la quasi-totalité des maires, souhaite par ailleurs que la Conférence nationale des territoires (CNT) semestrielle "se penche à nouveau sur le rôle et les missions de l'État au regard de la compétence GEMAPI". Cela, "en particulier pour ce qui concerne les systèmes d'endiguement, les digues domaniales" et l'organisation générale du dispositif.