La Seine a continué dans la nuit de samedi à dimanche sa lente montée à Paris, en attendant le pic de crue prévu en toute fin de week-end, tandis que la situation s'améliorait en amont de la capitale, a indiqué Vigicrues.
Quel est l'état de la Seine ?
Alors que vendredi le pic était prévu entre 5,80 et six mètres "lors du week-end", Vigicrues a affiné sa prévision samedi après-midi : environ 5,95 m dans la nuit de dimanche à lundi, soit moins que la crue de juin 2016 (6,10 m). À la station du pont d'Austerlitz, dimanche à cinq heures, la Seine qui a continué de monter dans la nuit, était à 5,78 m, soit 14 cm de hausse en 24 heures. L'eau marron clair atteignait samedi les cuisses du Zouave du pont de l'Alma.
En amont de la capitale, la situation s'améliorait petit à petit. Vigicrues a ainsi abaissé samedi en vigilance "jaune", contre "orange" auparavant, plusieurs tronçons de cours d'eau du Bassin parisien: Seine amont (Aube), Yonne aval (Yonne et Seine-et-Marne) et Armançon (Aube, Côte-d'Or et Yonne). "En aval de Paris, sur les boucles de la Seine, la hausse se poursuivra jusqu'en début de semaine", a ajouté l'organisme de surveillance.
À quand la décrue ?
La décrue pourrait "être très lente", a indiqué Colombe Brossel, adjointe à la Sécurité de la mairie de Paris, ajoutant que la Ville restait "d'une très grande vigilance sur la situation des nappes phréatiques en sous-sol". "Si l'on parle de revenir complètement à la normale, cela se comptera en semaines", a estimé le patron des services de l'Etat chargés de l'Environnement à la région (DRIEE), Jérôme Goellner.
Les prévisions sont moins pluvieuses pour la semaine à venir. Météo France laissait encore samedi 12 départements "en vigilance orange en raison des crues sur les bassins de la Seine, de la Saône et de leurs affluents", mais leur nombre devrait baisser. Globalement, "les décrues sont désormais bien amorcées sur la majorité des parties amont des cours d'eau", a résumé Vigicrues. Même si cette crue 2018 a été importante, on a évité le scénario catastrophe d'une crue historique comme celle de 1910, où la Seine avait atteint 8,62 m.
Quelles conséquences matérielles ?
Au total, 1.000 personnes ont été évacuées en Île-de-France, a indiqué la préfecture de police samedi. Et un peu moins de 1.500 foyers sur 6,2 millions sont privés d'électricité, selon Enedis qui a installé quelques dizaines de groupes électrogènes.
#Inondations#crue Plus de 100 salariés d’@enedis et 30 groupes électrogènes sont mobilisés aujourd’hui en IDF Ouest @Prefet78@Prefet92@Prefet95.
— Enedis en IDF Ouest (@enedis_idf_o) 26 janvier 2018
12 groupes électrogènes ont déjà été installés dans des lieux de vie dans les zones susceptibles d’être impactées #EnDirectpic.twitter.com/NJgw8Gy6cC
Côté transports, sept gares parisiennes du RER C, en bordure du fleuve, restaient fermées jusqu'à nouvel ordre. Ni les gares ni les voies ne sont inondées mais les travaux de sécurisation ne permettent pas aux trains de circuler.
La navigation interdite. Les bateaux-mouches, interdits de navigation, restaient à quai et seuls les pompiers circulaient. Des voies sur berges noyées, n'émergeaient que des rangées d'arbres, quelques panneaux et des poubelles flottant à la surface de l'eau. Alors que deux personnes à bord d'un canoë gonflable ont été verbalisées samedi matin près de la gare d'Austerlitz, la préfecture a rappelé qu'il était "interdit et surtout extrêmement dangereux de faire du canoë ou de se baigner dans la Seine, dont le débit est actuellement de 1.600 mètres cube par seconde", selon le lieutenant-colonel Olivier Gaudard.