Cyril Hanouna - «Je n'étais pas woke» : Gilles Kepel revient sur son éviction de l'École Normale Supérieure

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Ugo Pascolo
Dans "On marche sur la tête", le spécialiste du monde arabe contemporain, Gilles Kepel, est revenu sur son éviction de l'ENS, à un an de la retraite. Selon lui, il a été mis dehors parce qu'il n'adhère pas à l'idéologie woke. Réécoutez l'extrait. Vous pouvez réagir au 01.80.20.39.21.

C'est une éviction qui a une certaine résonance. Invité de la Grande interview sur Europe 1 jeudi 3 octobre, Gilles Kepel, spécialiste du monde arabe contemporain et de l'islamisme radical, avait indiqué qu'il avait "été poussé hors de l'École normale supérieure (ENS) parce [qu'il] n'était pas woke". 

Invité ce jeudi à détailler la chose au micro de Cyril Hanouna dans On marche sur la tête, le politologue persiste et signe. "J'avais encore un an avant la retraite, j'ai reçu une lettre du président de l'université me disant que je n'étais pas renouvelé." Pourtant, à en croire Gilles Kepel, "avec les étudiants, ça s'est toujours bien passé. [...] Il n'y a jamais eu aucune bronca contre moi. Je n'ai pas essayé de leur donner des normes idéologiques, mais de mettre des faits sociaux en équation, ils en faisaient ce qu'ils voulaient."

Selon le spécialiste, la motivation derrière cette décision est claire. Il ne défend pas l'idéologie à laquelle adhère le directeur de l'ENS, Frédéric Worms. "Je ne suis pas pour un prof de droite, de gauche ou quoi que ce soit, j'essaie d'analyser les faits, les évolutions. Mais si on n'est pas dans la défense d'une idéologie dans laquelle est l'hurluberlu qui dirige l'ENS..." De là à dire qu'il faut montrer patte blanche avant de pouvoir enseigner dans les universités ? "Quasiment", répond sans détours Gilles Kepel.