Pour les Srilankais installés en France, l'inquiétude monte : "Je n'ai pas réussi à joindre ma famille"

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Rémi Bostsarron, édité par Marthe Ronteix

Deux jours après les attentats qui ont fait plus de 300 morts au Sri Lanka, l'inquiétude règne au sein de la communauté sri-lankaise installée à Paris.

Une journée de deuil national a été déclarée au Sri-Lanka après une vague d'attentats qui a fait 310 morts et 500 blessés dans huit églises et hôtels dimanche. Des attaques à la bombe qui ont secoué le monde entier jusqu'à la communauté sri-lankaise du quartier de La Chapelle, dans le nord de Paris. Ses membres ont suivi avec attention les informations, mais sans nouvelle de leurs proches, l'inquiétude monte.

"Tout ce que je sais c'est qu'ils ont eu peur"

Devant sa boutique, un jeune consulte un site d'informations sri-lankais sur son smartphone. Sur l'écran, apparaissent des photos d'enfants qui s'amusent. Ils ont tous été tués, assure le jeune homme. "C'est terrible", ajoute son collègue, l'un des rares à avoir pu joindre ses proches dimanche. Les réseaux sociaux ont été coupés par le gouvernement et même le téléphone fixe ne fonctionne pas. "Je n'ai pas réussi à joindre ma famille aujourd'hui", se désole Vino, propriétaire d'un magasin de vêtements traditionnels, au micro d'Europe 1 mardi. "Je réessayerai demain. Tout ce que je sais c'est qu'ils ont eu peur. C'est très stressant."

>> Retrouvez sur Europe1.fr toutes les informations essentielles sur les suites de ces attentats 

Ce déchaînement de violences a été une surprise pour Manigame, un catholique qui a fui les violences communautaires 15 ans plus tôt. Il pensait que le Sri Lanka avait trouvé la paix. "Avant 2009, il y avait toujours des bombes au Sri Lanka. Mais depuis, tout était très calme. Pourquoi faire du terrorisme dix ans après ?" Une question sans réponse qui s'accompagne d'une interrogation que tous partagent : le Sri Lanka va-t-il de nouveau vivre dans la peur ?