Des soldats d'un nouveau genre... A l'occasion de ses vœux aux Armées, vendredi, François Hollande a pu se glisser dans la peau d'un dresseur d'aigles. Depuis le mois de septembre, ces rapaces sont en effet utilisés par l'Armée de l'Air pour lutter contre les drones.
Le drone mis au sol en quelques secondes. Il a sept mois à peine, mais D'Artagnan, un aigle royal de l'Armée de l'Air, a été chargé de la démonstration devant la président de la République. La scène est impressionnante. Dès que le drone est en vol et une fois le chaperon qui aveugle l'animal retiré, il ne lui faut que quelques secondes pour le neutraliser et le mettre à terre, emprisonné dans ses serres. En pratique, la présence de fauconnier sur les bases militaires n'est pas nouvelle et chaque base en est pourvue, notamment pour effaroucher les oiseaux qui pourraient endommager des aéronefs au décollage.
Les aigles formés dès leur plus jeune âge. La lutte contre les drones, en revanche, est plus récente et demande un conditionnement spécial des aigles. Il a fallu les former dès le plus jeune âge. "A partir de trois semaines, ils ont été alimentés sur des carcasses de drone. Après, nous avons mis des drones en mouvement dans les volières pour les conditionner à ce type de gibier, qui est un gibier plutôt contre-nature pour un aigle royal. Ce sont des oiseaux qui font cela tous les jours, qui interceptent les drones et les ramènent au sol. Ce sont des oiseaux qui sont capables d'attraper des renards et des chevreuils de plus de 25 kilos, donc un drone de 3 à 4 kilos ne pose aucun problème", explique le fauconnier de la base de Mont-de-Marsan.
Encore au stade de l'expérimentation, cette technique est utilisée sur la base 118 de Mont-de-Marsan depuis le mois de septembre. Sur place, quatre aigles royaux ont été formés, trois mâles et une femelle. Si le test est concluant, ce qui semble être le cas, d'autres oiseaux pourraient rapidement rejoindre cette nouvelle armée.