30 euros si vous venez chercher votre enfant trop tard. Déjà en place dans plusieurs villes, la ville de Toulouse va également la mettre en place à la rentrée pour les parents qui viennent chercher leurs enfants au-delà de 18h30, au-delà du temps périscolaire assuré par la mairie. La ville assure ne pas pouvoir assurer le coût salarial des animateurs contraints de rester.
"À partir du moment où vous mettez en place une taxe, vous rentrez dans l'échange marchand"
Cette initiative ne plaît pas. Mais la mairie assure que l'argent ne sera pas systématique réclamé. Il y aura d'abord un dialogue et un avertissement. La Fédération des parents d'élèves de Haute-Garonne se dit surprise, comme l'affirme son président, Éric Pinot : "On trouve que c'est quand même injuste parce qu'on a des parents d'élèves qui se retrouvent justement à jongler avec des emplois du temps de plus en plus compliqués sur une ville comme Toulouse qui connaît maintenant des problématiques de transports. Souvent, ce sont des familles monoparentales. C'est en ça qu'on dit que c'est discriminatoire".
Les familles les plus modestes seraient donc les plus touchées, là où les contraintes horaires sont fortes et payer une baby-sitter impossible à concevoir. Par ailleurs, une étude israélienne a prouvé que ce genre d'amendes était inefficace pour diminuer le nombre de retards. Alexandre Delaigue, professeur d'économie à l'université de Lille : "Quand il n'y a pas de taxes ou quoi que ce soit, il y a un coût, une conséquence que l'on subit à arriver en retard. C'est un peu honteux, la directrice de l'école vous regarde bizarrement. À partir du moment où vous mettez en place une taxe, d'un coup, vous rentrez dans l'échange marchand, en particulier pour les familles qui ont les moyens, qui peuvent se dire 'ce n'est pas si cher que ça d'arriver en retard'".
En revanche, une étude économique menée sur la ville d'Asnières-sur-Seine remarque que cette taxe peut être efficace quand elle est appliquée en accord avec les parents en fonction de leurs revenus.