Au bas des deux barres d'immeubles, les jeunes de la cité surveillent avec méfiance le petit périmètre du quartier, situé en contrebas de la cité médiévale de Carcassonne. Policiers et journalistes ne sont pas les bienvenus, comme a pu le constater l'envoyée spéciale d'Europe 1. Très vite, une voiture nous demande fermement de quitter Ozanam, et il est difficile de parlementer.
"Un quartier populaire". Hors micro, certains finissent par se dire "sous le choc" après le geste meurtrier de Radouane Lakdim, l'auteur des attaques terroristes de Carcassonne et Trèbes, vendredi. Mais ils font bloc pour laisser la famille faire son deuil. Un peu à l'écart, un jeune qui a grandi dans la cité poursuit la conversation. Il explique qu'Ozanam est "un quartier populaire", "avec de petits trafics", mais "pas de grande délinquance". Selon lui, la cité n'a rien d'un repaire de djihadistes. "On trafique un peu de drogue, on brûle quelques voitures, mais ça ne veut pas dire qu'on est Chicago", se défend-il, en référence à la ville américaine au très fort taux de criminalité.
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Une radicalisation discrète. Dans ce quartier où tout le monde se connaît, personne ne comprend où Radouane Lakdim a pu se procurer une arme de poing, ni comment il a pu se radicaliser sans éveiller le moindre soupçon. Cet endoctrinement discret interroge aussi la communauté musulmane à la sortie de la mosquée du quartier. Radouane Lakdim fréquentait trop rarement ce lieu de culte pour que ses habitués puissent remarquer un basculement. "Il venait au début, mais ça faisait un moment qu'il ne venait plus. On ne peut pas savoir quand quelqu'un est radicalisé, et on ne peut pas connaître tout le monde", témoigne Habid Bamou, le président de la mosquée.
Ici, tous condamnent ces attaques. En mémoire des victimes du terroriste, les fidèles de cette mosquée ont organisé une minute de silence.