Dans le quartier du Bataclan, difficile pour les riverains d'aller de l'avant

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Gwendoline Debono avec CC , modifié à
Comment aller de l'avant lorsque le traumatisme d'un pays est figé sous vos fenêtres ? C'est la question qui hante les habitants du quartier du Bataclan. 
REPORTAGE

"Réparer les vivants". Avec cette formule empruntée à Tchekhov, François Hollande a évoqué vendredi les proches des victimes des attentats du 13 novembre, pendant la cérémonie qui leur rendait hommage aux Invalides. Un immense défi pour les rescapés, pour les familles des victimes, mais aussi pour de nombreux parisiens encore choqués par les attentats. Dans le quartier du Bataclan, les riverains peinent à aller de l'avant. 

"On a l'impression d'être dans un cimetière". Pour se rendre sur son lieu de travail, Francis, par exemple, doit emprunter chaque jour le passage sur lequel donnent les issues de secours de la salle. "C'est pas évident", explique-t-il. "La semaine dernière ça a été très dur d'aller travailler tous les jours". "Traces d'impacts", "traces de sang" ou bien "fleurs partout"...difficile d'oublier. "Tant qu'il y aura toutes ces barrières, ces policiers et ces gens qui se recueillent, ce sera dur. On a l'impression d'être dans un cimetière", estime Francis. 

L'hommage national suivi dans les cafés. Dans le quartier du Bataclan, l'hommage national a eu "un effet cathartique" analyse Marie, qui offre sa tournée d'expressos aux habitués venus regarder la cérémonie dans son café. "Je n'avais pas du tout pleuré jusqu'à aujourd'hui. Là, je me suis effondrée en larmes", confie-t-elle. "Même si au fond de nous on a cette tristesse, on est là, on est ouverts, on travaille, on sourit. On continue et on en sort grandis." A l'écran, la cour des Invalides se vide alors que les tables de Marie se remplissent.

Elle a séché ses larmes, plaisante pour réconforter et ça marche : pour la première fois de la journée, un éclat de rire retentit dans la salle.