Ces nouveaux chiffres ne sont pas rassurants. Selon une étude publiée jeudi dans la revue The Cryosphere, près d'un mois d'enneigement a été perdu dans l'ensemble des Alpes en basse et moyenne altitude depuis un demi-siècle. Les chercheurs se sont appuyés sur les données de 2.000 stations météo dans 6 pays couverts par les Alpes.
"Les précipitations tombent de plus en plus souvent sous forme de pluie"
La neige tombe plus tard dans l'hiver et fond plus tôt au printemps. Résultat : entre 22 et 34 jours de neige en moins au sol qu'il y a 50 ans dans les villages et les stations en-dessous de 2.000 mètres d'altitude.
"Les précipitations tombent de plus en plus souvent sous forme de pluie et de moins en moins souvent sous forme de neige à basse et moyenne altitude sous l'effet du réchauffement climatique", explique à Europe 1 Samuel Morin, directeur du Centre national de recherches météorologiques du CNRS et de Météo France, auteur de l'étude.
La fonte accélérée au printemps
Autre facteur : "La neige fond plus tôt et plus vite puisqu'il fait plus chaud, et qu'en plus, il y a déjà moins de neige qui se forme. Et donc, la fonte est encore plus accélérée au printemps", développe le spécialiste. "Donc ça a des conséquences sur le débit des rivières : l'eau arrive plus tôt dans les rivières et ça a des conséquences sur la façon dont la faune, la flore mais aussi l'agriculture utilisent et exploitent cette ressource". Enfin, conclut-il, "ça a aussi des conséquences sur les modes de gestion des barrages hydroélectriques."
En haute altitude, au-dessus de 2.000 mètres, la réduction du nombre de jours d'enneigement est moins importante. Mais les chercheurs y constatent aussi une accélération de la fonte de la neige au printemps.