Chaque jour, dans Historiquement vôtre avec Matthieu Noël, Stéphane Bern revient sur l'origine insolite d'un mot, d'une expression ou d'une notion. Mercredi, l'animateur a décidé de s'intéresser à la perception du rire à travers les époques.
"En ce 23 septembre, cela fait 50 ans jour pour jour que Bourvil nous a quitté. Alors quoi de mieux que de vous livrer quelques anecdotes autour du rire à travers l’histoire ? Voici une blague : un coiffeur bavard demande : 'Comment voulez-vous que je vous les coupe ?' Le client répond : 'en silence'". Cette blague a plus de 2.300 ans. Elle fait partie du Philégos, un ouvrage dans lequel on retrouve 265 histoires drôles écrites en grec ancien.
Durant la Grèce antique, Momos, une divinité mineure, fait référence au rire, à la moquerie. Son goût pour le sarcasme fera qu’il sera écarté de l’Olympe, la montagne sacrée où reposaient les dieux grecs.
Au Moyen Âge, le rire est indécent pour l'Église
Au Moyen Âge, le rire n'est pas bien vu. Pour les théologiens, 'Jésus n'a jamais ri'. Et comme l’Église dirige les Hommes, le rire devient suspect, indécent, est l'œuvre du diable. C'est d'ailleurs à cette époque que naît l'expression 'un rire diabolique'.
Mais retournons à la bouffonnerie. Il est établi qu'Attila est le premier souverain à avoir un bouffon. Le plus célèbre d’entre eux sera Triboulet, celui de François 1er. Là encore, faire rire comporte ses risques. Alors qu’il ose des plaisanteries graveleuses sur les courtisanes du roi, ce dernier prend la mouche et décide de le condamner à mort. François 1er, bon prince, demande à Triboulet de choisir sa mort. Et le bouffon répond du tac au tac : 'Je veux mourir sire... de vieillesse.' Ce mot d'esprit le sauvera.
Après ces belles anecdotes, quittons-nous sur une jolie citation : 'Le rire, c’est comme les essuie-glaces. Il permet d’avancer, mais il n’arrête pas la pluie.' C'est signé d'un grand philosophe, Gérard Jugnot."