Dans la rue et à l'Élysée : la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, samedi, prend cette année une résonance particulière avec le contrecoup du scandale Weinstein et l'engagement attendu d'Emmanuel Macron pour l'égalité entre les femmes et les hommes.
L'égalité "grande cause nationale". Le président de la République doit s'exprimer à la mi-journée à l'Élysée devant 200 personnes représentant les associations, les institutions et la classe politique. Il décrétera l'égalité entre les femmes et les hommes "grande cause du quinquennat" et dévoilera un "plan contre les violences sexistes et sexuelles", engagé pour cinq ans. Emmanuel Macron "a pleinement conscience de la gravité de la situation et de l'urgence à agir", a expliqué vendredi son entourage.
Encore 123 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire en 2016, soit une tous les trois jours. Près de 225.000 femmes ont été victimes de violences physiques ou sexuelles de leur conjoint, dont moins d'une sur cinq a déposé plainte.
Des manifestations dans toute la France. Comme chaque année à l'occasion du 25 novembre, des rassemblements sont aussi prévus dans toute la France. À Paris, un cortège s'élancera de la place de la République en début d'après-midi vers l'Opéra.
Après la vague inédite de témoignages sur les réseaux sociaux déclenchée par le scandale Weinstein, et la hausse des plaintes pour violences sexuelles observée en octobre en zones gendarmerie (+30%) et police (+23%), les associations féministes osent espérer que "quelque chose est vraiment en train de changer". Vendredi, plusieurs militantes se sont rassemblées à Paris pour réclamer à Emmanuel Macron un "plan d'urgence", lui demandant d'être samedi "au rendez-vous".
Simplifier le signalement. Parmi les mesures annoncées par Emmanuel Macron figurera le signalement en ligne pour les victimes de violence, harcèlement ou discrimination, qui pourront de chez elles joindre des interlocuteurs dans les commissariats ou les gendarmeries et connaître les démarches à entreprendre. Une application numérique pour les victimes de cyber-harcèlement et des arrêts de bus "à la demande" en soirée, initiative déjà testée dans plusieurs communes, seront également évoqués.
La préservation des preuves dans les Unités médico-judiciaires des hôpitaux sera également rendue possible, même si la personne ne dépose pas plainte. La pornographie va ainsi être ciblée avec une campagne de sensibilisation lancée par l'Éducation nationale et des actions menées auprès des parents des collégiens.
Une loi contre le harcèlement au travail. Des mesures pour lutter contre le harcèlement au travail sont également attendues. Mercredi, la CGT a réclamé que la future loi contre les violences sexistes et sexuelles, annoncée pour 2018, comprenne des mesures sur le travail, notamment des sanctions contre les entreprises ne respectant pas leurs obligations de prévention.