C'est une situation qui se multiplie un peu partout en France. De plus en plus de communes n'arrivent pas à s'assurer. Ces villes et villages ne sont pourtant pas particulièrement exposés aux risques naturels où à des épisodes de violences urbaines, rendant la situation d'autant plus ubuesque.
Après la colère des députés, Michel Barnier est désormais confronté à la pression des élus locaux. Le Premier ministre se rendra ce jeudi à la Porte de Versailles, où débute ce mardi le 106ᵉ congrès des maires de France. L'ambiance s'annonce électrique alors que le budget 2025 prévoit cinq milliards d'euros d'économies sur les collectivités .
Pourtant, les communes assurent déjà se serrer la ceinture face à des dépenses qui, elles, ne cessent d'augmenter, notamment sur la question des assurances. Face à l'explosion des prix ou l'augmentation de l'exposition aux risques, s'assurer est devenu mission impossible pour certaines communes. Et ce phénomène s'étend désormais à des villes et villages qui ne sont pourtant pas à risque.
"Une situation ubuesque"
À Lescar, dans les Pyrénées-Atlantiques, le maire croise les doigts chaque jour pour qu'un incendie ou qu'une tempête ne vienne pas endommager une école, un gymnase ou l'hôtel de ville. Depuis la fin 2023, ce sont 80 bâtiments publics qui ne sont plus assurés dans la commune.
Maire de cette commune béarnaise, Valérie Revel, est pourtant prête à payer plus cher. Elle a multiplié par dix le montant de la franchise, mais elle ne parvient pas à trouver une compagnie d'assurance. "Lescar n'a pas eu d'événements climatiques. Le peu qu'il y a eu n'a pas touché les bâtiments communaux, mais quelques habitations. Il n'y a pas eu non plus d'émeutes urbaines. C'est cela qui fait que c'est une situation ubuesque, vraiment incompréhensible", insiste-t-elle au micro d'Europe 1.
Un phénomène qui touche toute la France
"Malgré un taux de sinistralité bas, pour l'instant, nous n'avons pas trouvé d'assurances pour la commune", regrette-t-elle. "Ça touche toute la France," s'alarme Alain Chrétien, maire de Vesoul et vice-président de l'Association des maires de France. "Que certaines communes n'aient plus d'assurance parce qu'il y a eu des gros dégâts, ça peut se comprendre. Mais quand vous n'avez pas de sinistralité exceptionnelle, c'est vraiment incompréhensible. Ce qu'on peut dire, c'est qu'on a environ 1.000 à 1.500 communes qui aujourd'hui connaissent des problèmes d'assurance", poursuit l'élu local.
Faire revenir les grandes compagnies d'assurance autour de la table, renouer une relation de confiance avec elles, une urgence, insiste l'Association des maires de France Bordeaux.