Débat sur la fin de vie : «Appliquons la loi, rien que la loi», déclare le grand rabbin de France

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Invité d'Europe Matin mardi, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, s'est exprimé au sujet de la nouvelle convention citoyenne sur la fin de vie, qui doit réunir une centaine de Français afin d’orienter le gouvernement sur un éventuel nouveau changement de loi. L'homme de foi s'oppose à une potentielle modification de la loi qui pourrait mener à la légalisation du suicide assisté.

Invité d'Europe Matin, le grand rabbin de France Haïm Korsia est revenu sur la convention citoyenne sur la fin de vie , qui doit réunir 150 Français afin d’orienter le gouvernement sur un éventuel nouveau changement de loi. Le tirage au sort des 150 citoyens qui formeront la convention est lancé ce mardi. Pour le grand rabbin, la loi Léonetti, qui encadre la fin de vie en France, est "formidable". Il l'estime déjà à la hauteur des enjeux sur la question. "On a trouvé un équilibre qui a été débattu et discuté. En quoi la vérité a changé depuis six ans ? Pourquoi on voudrait encore aller plus loin et empêcher simplement de pouvoir accompagner les personnes ?", a ajouté le rabbin. 

Le grand rabbin de France est revenu sur la nécessité d'installer plus de lits en soins palliatifs . "On ne les a pas mis en place parce qu'on ne s'est pas donné les moyens de faire ce qu'on avait dit et on se dit qu'on va faire autre chose. Mais plutôt que de tenter toujours des choses différentes qui nous empêchent d'avoir une ligne, d'avoir une sorte d'horizon, essayons d'avoir une direction".

"Une rupture anthropologique"

Haïm Korsia alertait déjà sur une forme "de rupture anthropologique" que peut être l'autorisation du suicide assisté. Si le rabbin ne s'oppose pas à l'ouverture d'un nouveau débat sur la fin de vie, il est contre une potentielle légalisation du suicide assisté. "Suicide, c'est soi-même et assisté, c'est un autre, ça ne peut pas fonctionner. C'est une sorte d'oxymore. C'est l'un ou l'autre. Maintenant, c'est une autre appellation pour dire quelque chose qu'on a toujours voulu interdire et pas uniquement religieusement mais également anthropologiquement", développe le grand rabbin de France.

Selon le rabbin, "on peut toujours et on doit empêcher la souffrance. Personne ne doit souffrir, on a les médicaments, on a ce qu'il faut pour empêcher de souffrir. Ceux qui ont accompagné quelqu'un savent à quel point on doit porter chaque instant de vie. Des centres d'accompagnement pour la fin de vie, il y en a des formidables. Il faut simplement en avoir beaucoup plus. Maintenant, je vous dis que parfois, juste en prenant la main de quelqu'un qui va s'en aller, on a beaucoup plus de choses à se dire qu'en dix ans de discours. Pourquoi priver les gens de tout cela ?"

Sa position est la suivante concernant la législation sur la fin de vie : "Appliquons la loi, rien que la loi".