Plusieurs milliers de travailleurs dans le secteur social et la santé ainsi que des fonctionnaires manifestaient mardi à Paris pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail et défendre le service public. Répondant à l'appel d'une intersyndicale FO-GCT-SUD, le cortège parti en début d'après-midi de la place Denfert-Rochereau (14e) en direction des Invalides (7e) dans une ambiance bon enfant, est composé notamment d'infirmiers et d'aides-soignants, calots verts sur la tête, orthophonistes, travailleurs sociaux.
"Épuisement professionnel". "Manque de personnel et de moyens", "épuisement professionnel", course "à la rentabilité", perte de sens : les griefs dénoncés par les hospitaliers et leurs collègues du secteur social sont nombreux. "Patients en galère, orthos en colère", proclame une pancarte tenue par des étudiantes en orthophonie. "On fait 5 ans d'études mais nous ne sommes reconnues que bac +2, soit 50 euros au dessus du Smic", déplorent Lucie et ses amies étudiantes à Tours, bandeau rouge autour de la tête et rouge à lèvres sur les joues. "On nous demande de faire toujours plus avec moins d'effectifs" alors que "les gens sont de plus en plus dépendants", raconte Julie Edeline, aide-soignante à Rouen.
Abrogation de la loi travail. Des rassemblements étaient également prévus dans une quarantaine de villes en France. À Nice, où la moitié des crèches sont restées fermées, de même qu'une trentaine de cantines scolaires, entre 400 et 500 personnes ont manifesté. À Rennes, ils étaient quelques centaines également à revendiquer notamment l'abrogation de la loi travail, des augmentations de salaires, l'abandon des groupements hospitaliers de territoire (GHT), et à dénoncer fermetures de lits et suppressions de postes. Le personnel pouvant être assigné pour assurer la continuité des soins, les hôpitaux ne devaient pas être perturbés.