La ministre de la Santé Marisol Touraine a saisi jeudi l'Inspection générale des Affaires sociales (Igas) après le décès de trois patients au CHU de Nantes, à la suite de "complications graves" présentées par quatre malades traités par chimiothérapie, a annoncé le ministère.
Un traitement "comprenant le médicament cyclosphosphamide". Les quatre patients, qui suivaient une cure de chimiothérapie intensive avec auto-greffe, ont reçu un traitement "comprenant le médicament cyclosphosphamide en remplacement du médicament melphalan généralement utilisé", précise dans un communiqué le ministère.
Le quatrième patient toujours hospitalisé. L'Igas, "saisie en raison de la succession de ces cas", doit déterminer "les causes exactes de ces complications graves, ainsi que sur l'organisation, les moyens et les conditions de réalisation des chimiothérapie". "À ce stade, l'origine des complications n'est pas établie", ajoute le communiqué. Les complications sont survenues "chez quatre patients adultes atteints de lymphome au CHU de Nantes entre le 10 et le 13 novembre" et "trois d'entre eux sont décédés le 10, le 12 et le 13 novembre". "Le quatrième patient est toujours hospitalisé au CHU de Nantes". Le ministère précise avoir été informé jeudi de la survenue de complications chez les quatre patients.
Le traitement en question "validé par la communauté médicale". La décision des médecins du CHU de Nantes d'utiliser la cyclosphosphamide plutôt que le melphalan, généralement utilisé pour traiter ce type de patients, a été motivée "par les tensions d'approvisionnement européennes sur le melphalan et par leur choix de réserver les lots dont ils disposaient au traitement des patients atteints de myélome, indication pour laquelle il n'y a pas d'alternative". Le traitement par cyclosphosphamide, souligne le ministère, "est validé par la communauté médicale" et il a été "utilisé pendant des années pour la prise en charge des lymphomes". "Il est actuellement utilisé par d'autres établissements en France, dans le même contexte, sans que de telles complications aient été rapportées", ajoute-t-il.
Premières conclusions attendues sous sept jours. Mais "la succession de cas" intervenus au CHU de Nantes a conduit la ministre à saisir l'Igas (IGAS) pour qu'elle mène une inspection sur les causes de ces complications. L'agence du médicament ANSM a de son côté lancé une enquête relative aux produits. Les premières conclusions de ces enquêtes sont attendues sous sept jours.