Le chef savoyard Marc Veyrat a annoncé lundi avoir perdu sa troisième étoile au guide Michelin. Il se dit "abasourdi" et dénonce la volonté du guide de "faire le buzz".
Il se dit "abasourdi". Le chef Marc Veyrat a révélé lundi matin, en amont de l'annonce officielle, avoir perdu sa troisième étoile au guide Michelin, accordée l'an dernier à son restaurant La Maison des Bois, à Manigod, en Haute-Savoie. "Je suis toujours le premier. L'an dernier j'étais le premier chef à recevoir trois étoiles dès l'ouverture du restaurant (ouvert en 2013, La Maison des Bois a brûlé en 2015 et rouvert en 2016, ndlr). Et je suis le premier à qui on l'enlève dès l'année d'après. C'est formidable…", lâche Marc Veyrat, complètement dépité, au micro d'Europe 1.
"Pire qu'injuste". Prévenu dimanche, le chef au fameux chapeau noir et lunettes noires, peine à se remettre du choc de la perte de cette troisième étoile. "C'est pire qu'injuste. On a une équipe formidable, les anciens maîtres d'hôtel, les anciens cuisiniers sont revenus. Je n'arrive pas à comprendre. On n'a rien compris à leurs justifications, toute l'équipe est abasourdie", réagit Marc Veyrat. "Est-ce que c'est l'accès ? Après tout, le restaurant est à 1.600 mètres d'altitude. On a déjà eu des problèmes", s'interroge-t-il. Mais l'altitude n'a pas changé d'un an sur l'autre.
Déchu de sa troisième étoile au Michelin, Marc Veyrat réagit sur Europe 1 : "c'est pire qu'injuste"Marc Veyrat pointe du doigt la "nouvelle direction" du guide Michelin mais affirme "n'avoir rien contre elle". "Le guide fait son travail. On doit être mauvais, c'est tout", raille-t-il, avant de se lâcher un peu plus. "Ils ont voulu faire le buzz. Regardez Pascal Barbot et Marc Haeberlin (deux autres chefs déchus de leur troisième étoile, ndlr). Barbot est un des meilleurs cuisiniers de Paris, Haeberlin est une sommité. C'est incroyable, ce n'est pas normal", martèle Marc Veyrat.
"Je ne suis pas défaitiste". Pour autant, le chef savoyard ne compte pas changer pour les beaux yeux du guide Michelin. "Je suis un guerrier, mon restaurant a pris feu deux fois, j'ai été paralysé pendant des années. Je repars à la conquête, je ne suis pas défaitiste", assure-t-il. "On est le seul restaurant à avoir nos plantations, nos chèvres, notre lait, tout. Je n'ai rien à changer, c'est impossible. Les gens qui viennent sont tous satisfaits, ils nous font la bise en partant, c'est fabuleux."