Plus d'un tiers des actifs utilisent chaque jour leurs outils numériques professionnels en dehors de leur temps de travail et 62% d'entre eux en réclament une régulation, dont une très large majorité de cadres, selon une étude publiée lundi par le cabinet Eléas, spécialisé dans la prévention des risques psycho-sociaux.
Des différences selon les secteurs professionnels. Selon cette enquête réalisée en septembre, près de sept actifs sur dix (67%) utilisent les outils numériques plus de trois heures chaque jour, avec une proportion plus forte chez les cadres (81%) et les 15-34 ans (76%). Plus d'un tiers des actifs (37%) utilisent les outils numériques professionnels presque tous les jours hors du temps de travail, avec une proportion plus forte chez les artisans, commerçants, chefs d'entreprise (61%), les cadres (44%) et moindre chez les professions intermédiaires (34%) et les employés (29%).
Vu comme un progrès… La souplesse horaire offerte par le numérique reste cependant appréciée par 40 % des actifs, particulièrement les chefs d'entreprise (69%) et les cadres (53%), selon l'étude. Le numérique est perçu comme un progrès par 59% des actifs, particulièrement chez les jeunes âgés de 15-34 ans (65%), les cadres (63%) et les artisans, commerçants et chefs d'entreprise (73%).
… mais des règles réclamées. Seul un actif sur cinq (22%) considère que son entreprise intervient pour limiter les usages des outils numériques hors temps de travail, tandis que plus de six sur dix (62%) souhaitent la mise en place de règles. Ils sont encore plus nombreux à réclamer une régulation parmi les cadres (75%) et les jeunes âgés de 15-24 ans (76%). Parallèlement, les mêmes actifs ont des attentes fortes en matière d'accompagnement (64% des actifs, 69% des 55 et +) et de formation (63% des actifs, 70% des 15-24 ans) à l'utilisation de ces outils. Ils souhaitent principalement acquérir de nouvelles compétences (64%). Xavier Zunigo, sociologue du travail, relève qu'il "y a une vraie attente pour que les entreprises se saisissent du droit à la déconnexion dans sa dimension protectrice, lorsque le numérique devient une menace sur l'existence professionnelle et un vecteur de stress".