L'un des dossiers qui risque de devenir une source de tension entre l'exécutif d'Emmanuel Macron et les partenaires sociaux, c'est bien évidemment celui des retraites et le report de l'âge de départ à 65 ans. À l'occasion des différents défilés organisés pour la Fête du travail, les revendications de l'opposition pourront-elles être entendues par l'exécutif ? "Je pense que le président de la République a un peu lancé comme un totem ces 65 ans au moment de la campagne et que les Français ont besoin de savoir pourquoi", a commenté au micro d'Europe 1 ce dimanche matin Marylise Léon, numéro deux de la CFDT.
"On demande à être concertés"
"Je pense que les 65 ans ont été un peu brandis comme une solution miracle, mais personne ne sait quel est le problème. Je pense qu'il faut une clarification déjà de la part de l'exécutif pour nous expliquer quelle est la volonté de faire une réforme. Et d'ores et déjà, nous, on demande à être concertés et à discuter. Donc nous nous rendrons à la table des discussions si elles sont ouvertes", a-t-elle ajouté. La représentante a également précisé que la discussion tournerait court si la seule solution présentée le gouvernement ne serait seulement que cet âge de départ à la retraite.
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Le sujet est d'autant plus sensible car les défilés du 1er mai ont lieu une semaine après la réélection du président de la République. Mais aussi car selon Bernard Vivier, directeur de l'Institut du travail et spécialiste des relations sociales, les organisations syndicales ont été "un peu débranchées ces deux dernières années d'une visibilité publique".
Revoir le fond du dossier retraite
Celles-ci sont aujourd'hui dans l'attente de la constitution du gouvernement et évidemment de l'affichage des priorités. "Le face à face nécessite d'être géré sur deux plans. Le fond du dossier lui même : faut-il faire la réforme des retraites ? À quelle hauteur ? Une réforme de l'ensemble du système ? Faire converger les différents systèmes de régimes de retraite ? Faut-il remonter l'âge du départ à la retraite? C'est le contenu du dossier. Et puis l'autre face à face, c'est la relation. C'est le jeu des acteurs gouvernement d'un côté, syndicats et patronat de l'autre", détaille-t-il.
Pour le spécialiste, la question est de savoir si ces discussions seront moins verticales que cela n'a été durant le premier quinquennat.