Le calendrier qui prévoit un démarrage du réacteur nucléaire EPR de Flamanville, dans la Manche, fin 2018 est "tendu", a jugé mercredi un responsable de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
"On peut s'attendre à des difficultés dans les essais". "Au vu du planning d'EDF et de ce qui reste à faire, c'est tendu", a commenté Thierry Charles, directeur général adjoint en charge de la sûreté, lors d'une rencontre avec des journalistes. "Ce n'est jamais un long fleuve tranquille de faire démarrer un nouveau réacteur qui est un peu le premier de son genre", a relevé le responsable de l'IRSN, bras technique de l'Autorité de sûreté du nucléaire (ASN). "On peut s'attendre à des difficultés pendant les essais, ça c'est très clair, les essais ce n'est pas non plus un long fleuve tranquille. Peut-être que ça se passera bien, peut-être qu'il y aura des difficultés", a ajouté Thierry Charles.
Un démarrage repoussé plusieurs fois. Le chargement du combustible et le démarrage du réacteur est prévu pour fin 2018 avant que le réacteur ne soit raccordé au réseau au deuxième trimestre 2019. Depuis le début du chantier fin 2007, le démarrage du réacteur a été à plusieurs reprises repoussé. Il devait au départ être lancé en 2012. Son coût a entre-temps plus que triplé à 10,5 milliards d'euros, chiffre annoncé en septembre 2015. Une concentration excessive en carbone a par ailleurs été détectée sur l'acier du fond et du couvercle de la cuve de l'EPR, affaiblissant potentiellement leur résistance. L'ASN avait décidé fin juin que le réacteur pourrait bien démarrer fin 2018 mais que le couvercle devrait être changé d'ici fin 2024.